L'organisation de défense de la liberté de la presse Reporters Sans Frontières (RSF) a accusé mardi le gouvernement tunisien, dominé par les islamistes, de chercher à contrôler les médias publics après le limogeage controversé du directeur d’une chaîne télévisée nationale.


L’Ong «dénonce l’absence de mécanisme de consultation réglementant les licenciements et les nominations à la tête de l'audiovisuel public» à la suite du limogeage de Sadok Bouaben, directeur de la chaîne al-Watania, et de la nomination récente de neuf nouveaux directeurs de radios publiques.

«Ces nominations apportent une nouvelle fois la preuve que le gouvernement ne souhaite pas appliquer les textes de loi et entend ainsi renforcer son contrôle sur les médias publics", poursuit Rsf dénonçant une «menace pour l’indépendance» de ces organes.

Sadok Bouaben a été démis de ses fonctions samedi, selon al-Watania qui n'a pas précisée les raisons du limogeage.

L’agence officielle Tap a pour sa part indiqué que cette décision avait été prise après la diffusion d’une émission avec Abir Moussa, une ex-secrétaire générale adjointe du Rassemblement constitutionnel démocratique (Rcd), le parti du président déchu Zine El Abidine Ben Ali et dissous en mars 2011.

Le gouvernement tunisien, dirigé par les islamistes du parti Ennahdha, est régulièrement accusé de bloquer l’application des décrets-lois 115 et 116 destinés à garantir la protection des journalistes, la liberté d’expression et jetant la base d'un cadre régulateur pour les médias audiovisuels.

Source : Afp.