L’Instance nationale pour la réforme de l’information et de la communication (Inric) a rendu mercredi le tablier. Après avoir accusé le gouvernement Jebali de revenir aux anciennes pratiques: désinformation et censure.
Dans son rapport rendu public mardi 3 juin, l’Organisation de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières (Rsf) avait ouvertement accusé le gouvernement Jebali qui vient de nommer de nouveaux directeurs des radios publiques de chercher à contrôler par tout moyen les médias publics.
Mercredi 4 juin, l’Inric, à son tour, a donné une conférence de presse à Tunis et annoncé qu’elle met fin à sa mission. Son président Kamel Labidi a mis en garde contre la gravité de la situation dans l’information. Selon lui, le gouvernement a démontré plus d’une fois sa volonté de mettre la main sur les médias et d’essayer de recourir à la censure.
Depuis le mois d’avril dernier, zéro contact entre l’Inric et le gouvernement Jebali dominé par le parti islamiste Ennahdha qui, selon Kamel Labidi, veut détruire «ce qui vient d’être acquis dans la liberté d’expression depuis la chute de l’ancien régime».
La journaliste Néziha Rejiba (alias Om Zied) a déclaré que dorénavant c’est aux représentants de la société civile de se lever pour défendre la liberté d’expression. «Les citoyens ne sont plus passifs comme auparavant», a-t-elle déclaré à l’Afp. Mais de regretter aussi de voir cette institution indépendante laisser un vide voire un libre champ aux autres institutions complaisantes avec le gouvernement qui ne fait que multiplier les fautes, les scandales et les mauvaises intentions pour reprendre le contrôle des médias. Et pourquoi pas les utiliser à des fins politiques. La campagne électorale est pour demain.
I. B.