Voulant assurer son trône – bancal certes mais trône tout de même – de chaine favorite du ramadan (meilleure audience en 2011), la chaîne des frères Karoui met le paquet. Tant mieux (ou tant pis !) pour la concurrence.

Par Myriam Amri


La crise que subit la Tunisie depuis 2011 semble avoir épargné la chaine qui a mis sur pied un budget faramineux pour le ramadan afin de s’assurer l’audimat tunisien. Voulant englober toutes les tendances de la société tunisienne, la chaine a mis en place divers programmes pour satisfaire les différentes catégories de téléspectateurs.

‘‘Dar Louzir’’

Surfant tout d’abord sur le succès de‘‘Nsibti Laaziza’’, la chaine renouvelle son offre de sitcom et de comédies en présentant sa nouvelle série ‘‘Dar Louzir’’. La série de 30 épisodes suit la formule comique de l’an dernier avec la même équipe d’acteurs (Khaled Bouzid, Younes El Ferhi, Mouna Noureddine...) auquel vient s’ajouter la présence de Kamel Touati, de retour sur la scène télévisuelle.


Lotfi Abdelli, toujours aussi drôle.

La série reprend les faits politiques du 14 janvier, dans la maison d’un ministre déchu après la révolution obligé de réapprendre les relations sociales avec ses proches mais aussi avec ses employés.

‘‘Pour les beaux yeux de Catherine’’

Si la chaine parie encore une fois sur la comédie, elle opère dans le même moment un virage en essayant le domaine du «drama» tunisien auquel elle ne s’était jamais aventurée. Ce «drama» prend la forme d’une série de 30 épisodes nommé ‘‘Pour les beaux yeux de Catherine’’. Si la chaine se veut discrète sur le scénario de la série pour maintenir un semblant de suspense, il semblerait que l’arrière-plan politique est une fois de plus privilégié. Le cadre fictionnel de la série s’inscrit sur une période de deux ans, se terminant le 18 décembre 2010 et cherche à expliquer les causes profondes de la révolution tunisienne à travers l’histoire fictive d’une Franco-tunisienne vivant dans un village en proie au chômage et aux problèmes économiques et où des jeunes tentent clandestinement de traverser la Méditerranée.


Nabil Karoui, au centre.

Dans la tradition du feuilleton religieux, après la bonne audience de ‘‘Youssef Esseddik’’ (qui passe encore sur la chaine), Nessma envisage de projeter en exclusif le dernier feuilleton religieux sur la vie d’Omar Ibn al-Khattab, compagnon du prophète et deuxième calife musulman.


Fathi Haddaoui, toujours égal à lui-même.

Cette superproduction arabe qui a nécessité 300 jours de tournage et plus de 30.000 acteurs sera diffusé au même moment dans 20 chaines de pays différents (Mbc, Qatar...).


Kaouther Bardi et Mouna Noureddine, on prend les mêmes...

‘‘Les guignols du Maghreb’’

Acquérant les droits de Canal + et de ses fameux Guignols de l’info, Nessma a aussi mis sur pied, pour cette saison ramadanesque, une version arabisé de ce fameux show. ‘‘Les guignols du Maghreb’’ s’inscrit dans le même registre avec des marionnettes de politiciens locaux, régionaux et internationaux.


Le poducteur exécutif Néjib Ayed.

Enfin, dans la continuité des programmes classiques du Ramadan, la chaine programme aussi la diffusion de deux émissions de hadith religieux avec les professeurs Badri Ben Mnaouar Madani et Hassan Chalghoumi, une émission culinaire avec trois chefs (marocain, tunisien, algérien) et un reality-show maghrébin.


Atef Belhassine reprend du service.

La chaine des frères Karoui à la recherche d’une nouvelle virginité – après avoir été au centre de la polémique du film ‘‘Persepolis’’ – semble avoir, pour la saison de Ramadan, tous les atouts (et surtout le budget) en main pour attirer l’audimat tunisien et maghrébin.

Reportage photo: Safa.