«Elles ne veulent pas faire leurs 36 heures de travail hebdomadaire comme tous leurs collègues. A l’antenne, elles ne se comportent pas comme journalistes et elles sont partiales», se défend Donia Chaouch.
Après la vague de critiques à son encontre pendant tout le weekend (et ça continue encore avec plus d’ampleur), la directrice de Radio Tunis chaîne internationale (Rtci), nommée en mai dernier par le gouvernement Jebali, est sortie de son silence. A Kapitalis, elle a livré sa propre version sur les raisons qui l’ont poussée à interdire vendredi dernier certains journalistes à entrer à l’établissement de la Rtci.
Selon la Pdg, les journalistes, Nadia Haddaoui et Najoua Zouheïr, venues avec d’autres collègues du Renouveau (quotidien francophone, organe du Rcd, ex-parti au pouvoir), ont fait beaucoup de tapage sur les réseaux sociaux sans expliquer qu’elles ont souvent fauté et refusé le travail et notamment en s’absentant très souvent. «Au départ, elles sont venues en tant que journalistes pour étoffer l’équipe. Sans avoir une quiconque expérience de l’antenne. Elles ont dû faire un stage pour apprendre les règles techniques du métier. Maintenant, elles doivent faire les 36 heures de travail par semaine et être rentables comme l’ensemble des journalistes de Rtci. Mais elles ne veulent pas être présentes tout le temps. L’une me dit qu’elle a des bébés et ne peut pas être souvent présente, l’autre téléphone parfois et dit qu’elle ne peut pas venir, etc.», raconte Mme Chaouch. Et de préciser que les deux journalistes en question refusent de travailler 6 heures par jour ou même de venir à Rtci un jour sur deux.
L’animatrice vedette devenue directrice de Rtci semble ulcérée par la campagne de dénigrement et les diffamations dont elle fait l'objet sur les réseaux sociaux et dans certains journaux.
«J’ai toujours été libre et je le resterai et je ne roule pour aucun parti. D’ailleurs, au début, j’ai refusé cette responsabilité et je ne l’ai acceptée qu’après l’insistance de mes amis. Ces derniers m’ont suppliée de dire oui», affirme Mme Chaouch, qui revient aussi sur son long parcours, non sans quelque amertume. «Je suis dans le métier depuis 33 ans et je n’ai jamais eu de problème car, toujours dans mon petit coin travaillant et c’est tout. Je n’aurais pas dû accepter ce titre. Résultat des courses: je suis dégoûtée», lâche-t-elle, la voix étouffée par un sanglot.
Revenant vite au vif du sujet, la directrice de Rtci ajoute: «La responsable du service, Sonia Attar, m’a toujours dit que les deux journalistes en question ne fournissent pas grand-chose et n’ont pas tenu compte de l’horaire. Lundi, on a changé de grille, elles n’ont pas accepté. Elles ont utilisé leurs amis, notamment Bendirman, pour insulter en direct des personnes et nous avons des enregistrements avec des insultes et des diffamations… La journaliste doit se démarquer. Elle n’a pas à rigoler et à se mettre dans un camp contre un autre. Je lui ai adressé un questionnaire, elle n’a pas répondu. Je suis sidérée par ce comportement et je me sens au final prise pour bouc-émissaire avec cette campagne menée à tort contre moi», explique-t-elle. Et d’ajouter que deux membres du Syndicat national tunisien des journalistes (Snjt) se sont rendus à Rtci, l’ont rencontrée et ils ont compris qu’elle n’est pas en faute. «Ils m’ont même demandé pardon. Surtout qu’on s’est mêlé de ma vie privée. Et ceci, je ne le tolère pas», a-t-elle conclu.
I. B.
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