La dictature de Ben Ali se reconnaît au système médiatique clientéliste qu’elle a mis en place. Ce même système qu'Ennahdha tente aujourd'hui de récupérer. Les clients ne manquent pas.
Ennahdha n’aime pas les médias. Ce n’est pas là un scoop. Le parti islamiste tunisien au pouvoir préfère les médias acquis à sa cause. La chaine qatarie Al-Jazira par exemple, mais ça on le sait. C’est que l’on sait moins, en revanche, et que l’on vient de le découvrir à l’occasion du 9e Congrès du parti ouvert jeudi et qui s’achève dimanche au Palais des Expositions du Kram, c’est que Ennahdha réserve un traitement spécial aux journalistes Hannibal TV. L’explication est simple : la chaine de Larbi Nasra est presque devenue l’organe officiel du parti de Rached Ghannouchi et c’est tout naturellement que les journalistes de la chaine avec ceux d’Al-Jazira avaient été traités avec tous les égards par les organisateurs du Congrès. Ce qui bien entendu a choqué leurs collègues des autres médias tous supports confondus.
La réforme de l’information, version Ennahdha, nouveau parti au pouvoir, est en marche: il n’aura plus bientôt de place que pour les laudateurs, les complaisants et les propagandistes d’Ennahdha. Cela nous rappelle quelques souvenirs, d’autant que ce sont souvent les mêmes médias ayant servi la dictature de Ben Ali qui se bousculent aujourd’hui au portillon de la nouvelle dictature qui s’installe.
I. B.