Dans un communiqué diffusé aujourd’hui, le service Com. de Nessma TV soulève, une nouvelle fois, la question de la crédibilité des enquêtes d’audience des médias, dont les résultats sont souvent contradictoires. Edifiant…
«Les sondages et techniques de mesure d’audience en Tunisie sont un secteur important mais marginalisé malgré l’effervescence et les besoins du marché. D’une part, les méthodologies utilisées ne sont pas communiquées aux demandeurs, et d’autre part, bon nombre de ces sociétés ne sont pas soumises à une charte internationale et à une régulation.
Les sociétés de sondages et de mesures d’audiences revêtent une importance capitale dans le paysage médiatique et publicitaire tunisien car elles servent de base, fournissant aux annonceurs mesures et chiffres nécessaires à l’étude des supports publicitaires en Tunisie.
A peine une semaine écoulée depuis le début du mois de Ramadan 2012, que déjà les sociétés de mesures d’audiences ont publié leurs conclusions. Des conclusions étranges et comportant de grands écarts.
En effet, en comparant les émissions en tête sorties des 3 institutions différentes, nous remarquons que les résultats diffèrent aussi bien sur le produit en tête du classement que dans les valeurs du classement lui-même. Prenons le cas des émissions en tête :
- chez Sigma, l’émission qui est en tête des audiences sur la 1ère semaine de Ramadan est le feuilleton Maktoub 3 sur Ettounsiya avec 24,2%;
- chez Mediascan, nous trouvons en tête de liste une autre émission d’Ettounsiya Bent Walad avec 32% des taux d’audience.
- chez 3C études, c’est Dar Louzir de la chaîne Nessma qui siège en 1ère position avec 50% du taux d’audience.
Cet exemple cristallise parfaitement les différences qui sont pour le moins étonnantes entre les 3 sociétés surtout que l’audience attribuée à un programme peut différer d’un sondage à un autre de 20 points et qu’un programme peut être premier chez l’un et ne pas figurer dans le top 5 des programmes chez les autres comme l’exemple de Bent Walad, qui figure en première position dans les résultats de Mediascan alors qu’il est absent chez Sigma Conseils ou 3C Etudes.
Partant de cet exemple, bon nombre de questions se posent d’elles-mêmes : quelle est la méthodologie utilisée par ces sociétés? Est-elle soumise à une régulation, un contrôle ou même à des règles de marché? Quelle est la garantie offerte par ces études auprès des annonceurs qui visent à avoir de la visibilité et à atteindre les téléspectateurs? Et pourquoi tout ce silence face à ces anomalies et disfonctionnements clairs de ce secteur de la part des professionnels des médias aussi bien que les annonceurs?
Il est désormais urgent et plus que nécessaire de réguler ce secteur, surtout que la Tunisie se prépare à accueillir une nouvelle campagne d’élections qui détermineront le sort du pays. Et demeurer sur des résultats aussi bien flous que biaisés, lors des sondages d’opinions et d’intentions de vote, pourra conduire tout un pays vers la catastrophe.»
Source: communiqué.