Des journalistes de Dar Essabah ont rejeté, lundi, la décision du nouveau directeur général du groupe, Lotfi Touati, de démettre Jamel Bouriga de ses fonctions de rédacteur en chef du journal Assabah.
Cette décision constitue une «ingérence» dans la ligne éditoriale du journal, ont estimé ces journalistes dans une motion, où ils soulignent leur attachement au comité de rédaction actuel, «en attendant de nouvelles élections».
Lotfi Touati, cité par la Tap, a nié toute ingérence dans la ligne éditoriale du groupe, estimant que la nomination des rédacteurs en chef «fait partie de ses prérogatives en tant que premier responsable de l’entreprise».
Il a également justifié sa décision par «le désordre qu’il a constaté au sein du journal», ajoutant que «la composition du comité de rédaction ne permettait pas de délimiter les responsabilités».
Par ailleurs, il a déclaré avoir décidé la nomination «à titre provisoire» de Mohsen Zoghlami et Ali Tlili aux postes de rédacteurs en chef.
La nomination, le 21 août, de Lotfi Touati, ancien commissaire de police devenu journaliste puis rédacteur en chef adjoint du ‘‘Quotidien’’ (Groupe Al Anwar), à la tête de Dar Assabah a suscité de vives protestations au sein des rédactions de ce groupe de presse, le plus ancien en Tunisie, qui édite deux quotidiens (‘‘Assabah’’ et ‘‘Le Temps’’) et un hebdomadaire (‘‘Assabah Al-Ousbouï’’).
Soutenus par le syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt), les journalistes de dar Assabah dénoncent «une nomination qui ne répond pas aux critères de neutralité et de compétence».
Ils dénoncent aussi une volonté du gouvernement dirigé par les islamistes d’Ennahdha de vouloir imposer sa mainmise sur tous les médias publics et les mettre à son service.
I. B. (avec Tap)