altLes journalistes et techniciens de Dar Assabah ont dû passer une nuit blanche pour que les deux quotidiens ‘‘Le Temps’’ et ‘‘Assabah’’ puissent être imprimés avec une motion expliquant aux lecteurs la situation au sein du groupe de presse.


Les journalistes de dar Assabah, soutenus par certains de leurs collègues ainsi que par des représentants de la société civile, ont pu, enfin, publier leur motion de protestation dans les deux quotidiens du groupe. Mais la partie n’est pas encore finie, tant que Lotfi Touati, un ancien commissaire de police devenu journaliste à la solde de Ben Ali puis d’Ennahdha, imposé par le gouvernement Jebali, est encore à la tête de la maison.

Le nouveau directeur général a fait appel à la police, le 29 août, tard dans la nuit (du jamais vu même pendant les 23 ans de dictature sous Ben Ali) pour empêcher, dans un premier temps, la distribution des 15.000 exemplaires imprimés du quotidien ‘‘Assabah’’, et, dans un second temps, changer le contenu du journal (les titres de la Une et la page 3 contenant la motion remplacée par un encart de publicité), et procéder à une seconde impression qui a été distribuée seulement dans le Grand Tunis.

Suite à cette intervention et au limogeage du rédacteur en chef de Jameleddine Bouriga et son remplacement par Ammar Noumaïri – renvoyé par Dar Al Anwar il y a quelques années dans une affaire douteuse et repêché par la suite par Dar Assabah avant d’être prié de partir –, les journalistes ont décidé de passer la nuit à la maison et le sit-in se poursuit.

Le 30 août, Lotfi Touati, alors qu’il quittait son bureau après la tenue du conseil d’administration, été accompagné jusqu’à la porte aux cris de ‘‘Dégage !’’. Aujourd’hui, M. Touati a convoqué le président du syndicat de Dar Assabah à son bureau pour essayer de faire pression sur lui. En vain. Car, il a été décidé de ne plus communiquer avec le directeur général contesté de Dar Assabah que par écrit.

Ce soir encore et pour le principe, une autre nuit blanche attend nos collègues qui, avec l’accord de l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt) et du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt), se préparent aussi pour une grève générale, le 11 août, si le gouvernement ne revient pas sur sa décision.

I. B.