altAu cours d’une réunion tenue récemment à Djerba, le journaliste Kamel Ben Younes, nouveau directeur de la chaîne Al-Janoubia, a été pris à partie par des militants lui reprochant d’avoir roulé pour l’ancien régime avant de rallier le parti Ennahdha.


Selon la vidéo mise en ligne, le 30 août, par Djerba Scoop, la réunion a été interrompue par des individus qui criaient: «Dégage!» à cet ancien journaliste du quotidien Assabah, nommé récemment à la tête de la chaîne satellitaire privée Al-Janoubia.

Le journaliste, très énervé, a qualifié l’un de ses pourfendeurs de «hayaouan» (animal), ce qui n’a pas manqué d’aggraver son cas au regard de ces derniers.

Les assaillants reprochent à Kamel Ben Youssef, qui est originaire de l’île des lotophages, d’avoir, à l’instigation des conseillers de Ben Ali, intenté un procès, en 2001, contre la Ligue tunisienne des droits de l’homme (Ltdh) dans le but de paralyser les activités de cette organisation.

Ils lui reprochent aussi d’avoir participé à la cabale contre la direction légitime du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt), qui était présidée par notre confrère Néji Bghouri. Des vidéos montrant Kamel Ben Younes en train de perturber une réunion du syndicat circule depuis plusieurs années sur le web: l’arroseur arrosé en somme!

Le journaliste d’Assabah, qui était proche du Mouvement de tendance islamiste (Mti), ancêtre d’Ennahdha, a changé d’orientation politique au lendemain de la dissolution de ce parti et de l’incarcération de la plupart de ses dirigeants pour proposer ses services au régime de Ben Ali. Au lendemain de l’accession d’Ennahdha au pouvoir, à la faveur des élections du 23 octobre 2011, il a esquissé un rapprochement de ses anciens camarades islamistes.

Ces derniers, qui étaient au départ très réservés à son égard («Nous n’oublierons pas ce qu’il a écrit contre nous», disait l’un d’eux), semblent avoir accepté finalement son ralliement.

Il est vrai que les journalistes patriotes et indépendants ne se bousculent pas au portillon d’Ennahdha, qui a dû puiser, faute de mieux, dans le vivier de Ben Ali et de l’Agence tunisienne de communication extérieure (Atce).

I. B.