Même si personne ne le lui demandait, le président provisoire de la république a cru devoir réaffirmer son soutien à la liberté d’expression «malgré tous les dépassements observés dans le secteur médiatique».
Moncef Marzouki a fait cette déclaration en recevant, jeudi, une délégation de Dar Essabah. La rencontre a porté sur la crise que vit le plus ancien groupe de presse dans le pays et les problèmes qui y ont causé des tensions internes, précise un communiqué de la présidence de la république.
La langue de bois habituelle
Les membres de la délégation ont fait part au président provisoire de la république de leurs préoccupations et de leur souci de contribuer à l’instauration d’un climat démocratique sain, ajoute-t-on de même source.
De son côté, M. Marzouki a appelé à un dialogue national «qui permette de consacrer l’indépendance des médias de toutes les parties intéressées et des pressions d’où qu’elles proviennent».
Le président a aussi souligné l’importance d’une presse indépendante et du rôle des journalistes en tant que composante essentielle de la société civile. Les journalistes sont appelés, a-t-il encore indiqué, à s’adapter aux exigences de la transition démocratique, «la liberté de la presse étant une garantie de la démocratie».
Paroles soporifiques qui ne règlent rien
Ces paroles soporifiques, qui permettent au président de faire de la Com’ en direction des journalistes, ne règleront rien aux problèmes actuels de Dar Assabah, à savoir l’imposition, par le gouvernement Hamadi Jebali, d’un ancien commissaire de police et propagandiste de Ben Ali recyclé par Ennahdha à la tête d’un groupe de presse prestigieux, et dont les employés sont jalousement attachés à leur indépendance.
S’il est dans l’incapacité de peser d’un quelconque poids dans la décision gouvernementale, on est en droit de se demander à quoi aurait servi la rencontre de jeudi sinon qu’à remplir l’agenda du président et lui permettre d’apparaître au télé-journal de 20 heures.
I. B.