«Celui qui veut porter plainte contre moi, qu’il le fasse, moi j’ai confiance en la justice. Et je défie ces journalistes-là qui veulent devenir aujourd’hui des héros après avoir fait la propagande de Ben Ali».
C’est ce qu’a déclaré l’élu d’Ennahdha Habib Ellouze, invité lundi matin sur les ondes de ShemsFM pour répondre de ses propos lancés vendredi contre les journalistes lors de la manifestation pro-gouvernementale Ekbess conduite par des ministres et des élus islamistes.
M. Ellouze, qui a appelé à «frapper fort les journalistes», sera poursuivi en justice par le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt).
Il se défend donc à sa manière sans revenir sur ses propos ni présenter des excuses aux journalistes.
Selon M. Ellouze, le mot «frapper» en arabe veut dire en même temps un coup de bâton, ou une «coup politique ou juridique» et c’est, précise-t-il, ce qu’a compris la foule qui était à son écoute, car il parle arabe et pas autre langue.
«Je demande à ce que la justice fasse son travail et que la loi sanctionne les journalistes», ajoute M. Ellouze, qui préfère contre-attaquer. Et se chercher les circonstances atténuantes: «Je vise les ennemis de la profession qui, après avoir fait la propagande de Ben Ali, veulent devenir des héros en cherchant n’importe quoi pour ne pas rapporter la vérité au peuple, pour défigurer l’information et souiller le gouvernement. Le Snjt est en train de fabriquer une affaire contre moi, mais moi je défie quiconque et j’ai confiance en la justice».
M. Ellouze semble avoir une vieille histoire (personnelle aussi) contre certains médias remontant, selon lui, à ses années prison. «Où sont passés ceux qui flattaient autrefois Ben Ali alors que j’ai passé de longues années en prison et où est passée la liste noire de ces journalistes?», accuse-t-il, passant sous silence le fait que le gouvernement Ennahdha, qui dispose de cette liste et des preuves pouvant constituer une accusation, est en train de placer à la tête des établissements médiatiques publics certains journalistes connus pour leurs services rendus à l’ancien régime, et dont certains étaient même membre du Rcd, ex-parti au pouvoir dissous.
I. B.