La chanteuse palestinienne Rim El-Banna a passé, la soirée du lundi avec les journalistes de Dar Assabah, en grève de la faim depuis hier.
Les journalistes, qui recevront aujourd’hui la visite du président de la Fédération générale des journalistes (Fij), continuent de protester contre la nomination, à la tête du plus ancien groupe de presse tunisien, de Lotfi Touati, un commissaire de police condamné pour corruption et ancien propagandiste de Ben Ali ayant participé, en 2009, au complot contre le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) et récemment converti au parti islamiste Ennahdha. A l’instar de plusieurs journalistes, qui étaient de fervents partisans Ben Ali et qui, pour éviter des poursuites, ont vite tourné la veste pour se mettre au service du parti islamiste Ennahdha au pouvoir.
Les rencontres avec le président de la république, le président de l’Assemblée nationale constituante (Anc) et les négociations avec le gouvernement Jebali n’ont conduit nulle part. Au contraire, épaulé et protégé par ses employeurs islamistes, Lotfi Touati poursuit son bras-de-fer avec les journalistes: instructions sévères, purge administrative, «tentative de meurtre» du journaliste Khalil Hannachi qu’il a trainé sur le capot de sa voiture sur une distance de 200 mètres avant de faire un frein sec pour le laisser tomber… Dernier acte belliqueux: lundi, Lotfi Touati a mis à la porte 3 contractuels et placé 3 hommes pour sa sécurité payés, chacun, 850 dinars, selon une source interne.
Ne pouvant plus et face au mutisme du gouvernement, les journalistes, soutenus par leurs confrères, tunisiens mais aussi étrangers, et des associations de défense de la liberté de la presse du monde entier, observent depuis plus d’un mois un sit-in. Trois d’entre eux ont entamé, lundi, une grève de la faim.
Z. A.