Annoncé mercredi tard dans la soirée, le sit-in des journalistes de la Radio nationale a eu lieu jeudi à 10 heures devant le siège de létablissement. Dorénavant et tous les jours, les journalistes seront au rendez-vous pour dénoncer les pratiques de la nouvelle direction.
En présence d’avocats et de représentants de la société civile venus soutenir leur cause, quelques dizaines de journalistes, agents, cadres et techniciens se sont rassemblés devant le siège de la Radio nationale de l’avenue de la Liberté et observé leur premier jour de sit-in.
Boutheina Gouiâ et ses collègues se mobilisent.
Ils protestent contre plusieurs pratiques au sein de leur administration. «Un directeur parachuté de nulle part. Des instructions venant du haut et exécutées à la lettre. La ligne éditoriale est touchée. Une administration corrompue. Des nominations de nouvelles personnes proches d’Ennahdha dans toutes les radios. 80 personnes du staff de la Radio touchent des salaires et ne pointent presque jamais…», ont relevé des collègues dans un entretien à Kapitalis.
Et pas seulement, ces derniers s’inquiètent de l’avenir de la liberté de la presse. Car il va y avoir prochainement de nouvelles voix à l’antenne et «ces voix seulement masculines roulent pour le parti islamiste», s’inquiètent-ils.
Chokri Belaid solidaire des journalistes de la Radio Nationale.
«Comme tout le monde, je suis venu pour soutenir les journalistes dignes, ainsi que tous les médias dans cette bataille commune. Les médias sont les piliers de la liberté. S’ils sont frappés, c’est l’entrée par la grande porte dans la dictature et c’est ce que cherchent le gouvernement islamiste et plus précisément Lotfi Zitoun (conseiller politique du chef du gouvernement, Ndlr). Cet homme est un danger. Il a une haine du jamais vu aux médias libres…», a déclaré le militant de gauche Chokri Belaïd.
Sit-in des journalistes et agents en face de l'Etablissement de la radio nationale.
Selon lui, le gouvernement persiste dans sa volonté de mettre la main sur tous les médias dans le but de les utiliser dans les prochaines élections.
Z. A.