Les journalistes de Dar Assabah, soutenus par l’Union générale tunisienne du Travail (Ugtt), ont repris, jeudi la grève de la faim.
Comme ils l’ont déclaré la semaine dernière, «si le ministre des Affaires sociales Khalil Zaouia – qui leur a rendu visite – ne parvient pas à un arrangement avec le gouvernement», les journalistes de Dar Assabah ont repris leur grève de la faim.
Sami Tahri, secrétaire général adjoint de l’Ugtt, a rejoint les grévistes de la faim, comme il l’a déjà promis.
«Nous ne sommes pas prêts à baisser les bras, comme l’ont fait nos collègues de la télévision nationale, déjà mis sous la botte du parti-Etat au pouvoir. Nous n’avons rien à nous reprocher et nous allons continuer le combat pour la liberté d’expression», a dit à Kapitalis l’un des rédacteurs en chef de la maison.
Sana Farhat, représentante du syndicat de la maison, a de son côté rappelé que ses collègues tiennent à préserver la ligne éditoriale indépendante du groupe Dar Assabah. «Nous avons donné l’occasion au gouvernement pour qu’il revienne sur ses décisions. En vain. A partir d’aujourd’hui, nous reprenons notre grève de la faim, interrompue, depuis la visite du ministre, il y a cinq jours», a-t-elle lancé devant une forte présence des médias, nationaux et internationaux. Ainsi que des députés et des représentants de la société civile.
A ses côtés, Sami Tahri (numéro 2 de l’Ugtt), plus que jamais convaincu de la légitimité de la cause «On a cru qu’ils vont reculer. Au contraire, ils ne font qu’à leur tête et c’est la fuite en avant», a-t-il enchaîné, la voix cassé, «tellement il a crié la veille contre les ennemis de la révolution venus attaquer le siège de l’Ugtt», a enchéri Sana Farhat, qui était entourée de plusieurs militants syndicalistes, dont Nabil Jmour, Halim Rezgui et Montassar Ayari.
Unis pour la bonne cause et solidaires, ils ont rendu public un communiqué rappelant les demandes des journalistes: la liberté de la ligne éditoriale, ni de gauche ni de droite, et indépendance totale de toute idéologie et de tout parti politique. Mais aussi: «Non à Lotfi Touati (le directeur général imposé par le gouvernement, Ndlr). Non aux déclarations de Mohamed Ali Chkir, directeur général du groupe Karama Holding, qui se mêle de la ligne éditoriale du groupe Dar Assabah et qui cherche à tirer le niveau vers le bas et menace de vendre l’entreprise», lit-on dans le communiqué.
Z. A.