Ecoutes téléphoniques, campagnes médiatiques orchestrées en sous-main, complots en tous genres... Qu'est-ce qu'on n'entend pas ces derniers temps à propos de l'affaire Kamel Letaief? Où s'arrête l'info et où commence l'intox?
Selon ''Al-Hasri'', un journal électronique sans adresse ni coordonnées téléphoniques – et cela mérite d'être signalé en cette période où foisonnent les médias interlopes préférant l'anonymat qu'offre généralement le web –, Noureddine Ben Ticha, chargé de l'information au parti Nida Tounes de Béji Caïd Essebsi et directeur du journal électronique ''Al-Jarida'' (inaccessible depuis quelques jours!), multiplie les contacts avec les médias pour les impliquer dans une contre-campagne médiatique en faveur de l'homme d'affaire Kamel Eltaief, cité dans une affaire d'atteinte à la sûreté de l'Etat.
''Al-Hasri'' ajoute, sans craindre un cinglant démenti du ministère de l'Intérieur, que «certains des entretiens téléphoniques de Noureddine Ben Ticha ont été enregistrés par des parties sécuritaires très actives ces derniers temps» (sic !)
Le journal, qui semble être dans le secret des services secrets tunisiens, ajoute que Moez Ben Gharbia, animateur de l'émission ''21 heures'', a téléphoné, jeudi, vers 15 heures, quelques heures avant la diffusion de son émission, à Kamel Letaief, pour lui dire, toujours selon ''Al-Hasri'': «On va inviter votre ''copains'' et on va le détruire». «Il fait allusion à Ali Lârayedh», le ministre de l'Intérieur, ajoute le journal, précisant que l'entretien a été enregistré (encore?) et qu'«il a été présenté au procureur de la république, lequel a ordonné l'ouverture d'une enquête judiciaire sur ces entretiens téléphoniques» (traduire: de Ben Ticha et Gharbia).
Qu'en pense M. Lârayedh, qui n'a cessé d'affirmer que ses services ne procèdent à des écoutes téléphoniques que sur l'ordre de la justice?
Si les informations publiées par nos confrères d'''Al-Hasri'' se confirment, cela apporterait la preuve que les mœurs politiques en Tunisie sont en train de sombrer dans la bassesse morale et la médiocrité intellectuelle.
Quoi qu'il en soit, il est permis de douter des informations publiées par ''Al-Hasri''. Reste que Noureddine Ben Ticha et Moez Ben Gharbia, auxquels on attribue des faits assez graves, devraient réagir pour faire la lumière sur ces faits. Et, éventuellement, les démentir.
Z. A.