Nous publions ci-dessous le « droit de réponse», que nous a fait parvenir Omar Mestiri, directeur de Radio Kalima, à notre article «Kalima FM : la voix des sans voix».
Monsieur le rédacteur en chef du site Kapitalis,
Cher confrère,
Je voudrais vous remercier de l'intérêt que vous avez porté au démarrage officiel de la diffusion de nos programmes sur la bande FM. Je voudrais toutefois, au titre du droit à la mise au point, vous demander de bien vouloir publier le texte suivant :
Le compte rendu publié par votre site sur le lancement de Radio Kalima, mis en ligne le 4 novembre 2012, en même temps qu'il m'accuse d'«agressivité», ne fait pas preuve de la plus grande sérénité, mais nous n'imposerons jamais à des confrères le choix du style dans lequel ils nous souhaitent la bienvenue.
Votre média est également libre de considérer comme tout à fait professionnel d'intégrer les opinions personnelles de ses journalistes dans les comptes rendus qu'ils rédigent, voire de les encourager à étaler leur appréciation des personnes au milieu de la description des faits.
Cependant des propos qui m'ont été attribués étaient loin d'être conformes à ma réponse à la question sur le financement, comme en atteste l'enregistrement vidéo de la conférence de presse:
1- Nous sommes heureux de votre souci de transparence dans le financement des médias attesté, nul n'en doute, par la lumière faite sur connexions et réseaux officiant derrière les chaînes TV ou radios en vue, les titres de la presse écrite et des sites d'information. On est aussi bien assuré que bilans et déclarations fiscales ou cotisations Cnss sont à jour et accessibles au public.
2- Un média professionnel assoit son indépendance sur de solides ressources humaines, financières et matérielles, sainement gérées. Radio Kalima est géré par la sarl Kalima Productions, au capital de 1M DT, constituée le 9 mars 2011. Les associés que nous avons choisis sont nos partenaires depuis bien avant le 14 janvier 2011. L'actionnaire principal est une filiale du groupe 3S de M. Nasr Chakroun. Les fondateurs de la radio ont une participation minoritaire grâce à des emprunts. La charte de Kalima (publiée sur le site) régit le cloisonnement entre le management et l'élaboration du contenu éditorial. Il est également prévu la participation au capital social, dans un futur proche, d'une société de rédacteurs en voie de constitution.
Pour finir, la thèse que notre ligne éditoriale est dictée par «Ennahdha» (les caricatures quotidiennes mises en ligne sur notre site témoignent de sa légèreté) – et que vous reprenez à votre compte allègrement – ne mérite même pas d'être relevée.
Omar Mestiri, directeur de Radio Kalima
Réponse de la rédaction :
Nous avons publié ce droit de réponse sans être d'accord avec certaines des allégations qui y sont contenus.
D'abord, notre collaboratrice a fait un compte rendu d'un point de presse. Elle n'a pas «étalé» son «appréciation des personnes», mais rendu compte de faits, dont ses confrères présents peuvent témoigner. L'«agressivité» en question n'a donc pas été inventée. Vos enregistrements en apporteront la preuve.
Sur un autre plan, la question du financement d'un média, qu'il s'agisse de Kalima ou d'un autre, est importante à clarifier et l'opinion publique a le droit de savoir. Notre journaliste n'a pas commis un crime de lèse majesté en la posant, qui plus est, dans le cadre d'une conférence de presse.
Les clarifications apportées par le droit de réponse, selon lesquelles «l'actionnaire principal est une filiale du groupe 3S de M. Nasr Chakroun» pose déjà un problème de monopole, M. Chakroun étant très actif dans le domaine des télécommunications et disposant, de surcroît, d'une autorisation pour la création d'une chaîne de télévision, Ulysse TV, non encore mise place. M. Chakroun est aussi, accessoirement, l'un des contributeurs financiers du parti Congrès pour la Répblique (CpR), au pouvoir.
Autant dire que la question de notre journaliste n'était pas du tout déplacée.
Concernant la thèse selon laquelle la ligne éditoriale de Kalima serait «dictée» par Ennahdha, nous pensons, comme vous, qu'elle est irrecevable et quelque peu saugrenue. Reste que notre collaboratrice ne l'a pas prise à son compte : elle a été posée par des journalistes présents et elle en a simplement rendu compte. Devait-elle la passer sous silence?