Le patron de Zitouna TV (pro-Ennahdha) a accompagné la délégation officielle tunisienne qui s'est rendue, ce week-end, à Gaza, pour exprimer la solidarité des Tunisiens avec leurs frères palestiniens.
L'apparition du fils du ministre de l'Enseignement supérieur, Moncef Ben Salem, dans les photos aux côtés des ministres et responsables tunisiens et palestiniens, est pour le moins choquante à plus d'un titre, et elle suscite plusieurs interrogations.
Sur les frais du contribuable
Mais, d'abord, qui a payé les frais du déplacement de M. Ben Salem et de son équipe de journalistes et de techniciens? Si c'est l'Etat tunisien, on est en droit de se demander de quel droit le gouvernement se permet-il de payer, sur les frais du contribuable, les dépenses de voyage et d'hébergement d'une chaîne de télévision privée? M. Ben Salem et les membres de son équipe ont-ils aussi perçu des frais de mission comme le reste des membres la délégation? On serait curieux de le savoir...
Oussama Ben Salem posant avec les membres de la délégation officielle tunisienne à Gaza
Et, d'ailleurs, de quel droit le gouvernement transgresse-t-il la loi en faisant accompagner une délégation officielle par l'équipe d'une télévision qui n'a aucune existence légale en Tunisie, sachant que Zitouna TV, qui diffuse ses programmes sur satellite à partir d'un pays étranger, est, semble-t-il aussi, enregistrée à l'étranger.
Le Sakher El Materi du nouveau régime
Zitouna TV, à notre connaissance, n'a pas été autorisée par le gouvernement. Son dossier n'a d'ailleurs pas été présenté à l'Instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication (Inric), qui avait, en juin dernier, octroyé des visas aux nouvelles chaînes de radio et de télévision privées.
Le fait que Oussama Ben Salem bénéficie ainsi de passe-droits, du seul fait qu'il soit le fils du ministre de l'Enseignement supérieur et membre du conseil de la Choura du parti Ennahdha (au pouvoir), en fait une sorte de Belhassen Trabelsi ou Sakher El Materi du nouveau régime islamiste qui s'installe dans le pays.
Et tout cela mérite des explications de la part du gouvernement...
Z. A.