Les «lobbies médiatiques et financiers qui ont germé sous l'ancien régime» cherchent à retarder l'activation du décret 116 et la mise en place de la Haute autorité indépendante de l'audio-visuel (Haica).
C'est ce qu'a déclaré, dimanche, la sous-commission de l'information à la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution (Hiror), dénonçant «les manœuvres menées par certaines parties» pour entraver l'activation du décret-loi N°116 relatif à la Haica, le modifier totalement et démanteler l'ensemble de ses mécanismes.
Les lobbies médiatiques et financiers
Dans une déclaration au nom du président de la sous-commission de l'information Mohamed Ridha Jenayeh, Mustapha Ben Letaief, membre de la sous-commission, les signataires soutiennent que «la volonté exprimée par certaines parties en ce moment même pour amender le décret-loi N°116 risque en fait de retarder l'activation du texte et de faire perdurer, pour plusieurs mois encore, une situation de vide juridique» faisant référence au planning trop chargé de l'Assemblée nationale constituante (Anc).
Les signataires s'insurgent contre «les pressions exercées par les lobbies médiatiques et financiers qui ont germé sous l'ancien régime» pour transformer la décision «difficilement obtenues», le 17 octobre dernier, des trois présidences en faveur de l'activation du décret-loi N°116.
«Il s'agit d'une tentative pour démanteler de manière systématique les mécanismes prévus par le décret-loi visant à garantir la neutralité et l'indépendance de l'information audiovisuelle», précise la déclaration parvenue à l'agence Tap.
Tentative pour dévier la réforme de l'audiovisuel
«L'annonce d'un réexamen de la composition de la Haica, de sa mission et de ses mécanismes sert plutôt les intérêts de groupes restreints avides d'argent politique et de positions de pouvoir aux dépens de la liberté de presse et du processus de transition démocratique», précisent les signataires qui critiquent le fait d'avoir été écartés des consultations organisées par la présidence de la république concernant les procédures d'activation du décret-loi N°116 auquel ils avaient consacrés de longs mois de travail.
La déclaration met aussi en garde contre toute tentative pour dévier le processus de réforme du secteur de l'audiovisuel au plan juridique rappelant que le décret-loi N°116 est le fruit de longues concertations avec l'Instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication (Inric), le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt), le Syndicat général de la culture et de l'information, les forces démocratiques dans le pays et un grand nombre d'Ong.
I. B. (avec Tap)