La société civile appelle à un rassemblement, jeudi à 11 heures, devant le ministère de la Justice, pour faire pression sur le chef du département, Noureddine Bhiri, afin qu'il respecte la décision des juges et libère Sami Fehri.

 

Le patron de la chaîne privée Attounissia, première audience télévisée dans le pays, est incarcéré depuis 3 mois, poursuivi dans une affaire de corruption. Alors que la cour de cassation de Tunis a ordonné sa libération, le 28 novembre, le ministère de Justice l'a maintenu en détention sans aucune raison légale. Pour protester contre cette décision Sami Fehri a annoncé, mardi, depuis sa prison, qu'il est entré son en grève de la faim sauvage.

Avocats, magistrats, défenseurs des droits de l'homme et de la liberté d'expression ainsi que des représentants de la société civile appellent à un rassemblement demain, jeudi 20 décembre à partir de 11 heures, devant le ministère de la Justice, pour condamner les pratiques du ministère qui a la mainmise sur la justice et refuse que la magistrature soit indépendante.

Pour plusieurs représentants de la société civile, la question aujourd'hui dépasse le cas de Sami Fehri. Elle est beaucoup plus grave, car elle concerne l'indépendance de la justice, qui est mise en cause.

«M. Bhiri fait pire que Ben Ali, il se moque royalement de l'indépendance de la justice et semble, lui et son parti Ennahdha, avoir des comptes à régler avec certaines personnes», accusent certains juges.

Z. A.