«Ennahdha, qui n'a pas réussi à pousser Sami Fehri à fuir le pays afin de pouvoir vendre la chaine AttounissiaTV et Cactus Prod à l'un de ses partisans, l'a pris en otage et, malgré le jugement en sa faveur, refuse sa libération.»
C'est ce qu'a déclaré Zied El Heni, membre du bureau exécutif du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt), jeudi dans l'émission ''9 Heures du soir'' de Moez Ben Gharbia, qui a consacré l'émission à l'affaire Sami Fehri, en grève de la faim depuis mardi à la prison de la Mornaguia où il est incarcéré, depuis près de 4 mois.
Malgré le verdict du Tribunal de cassation ordonnant la libération du réalisateur et patron d'Attounissia TV, le ministre de la Justice, Noureddine Bhiri ne veut pas en entendre parler et déclare que Sami Fehri doit rester en prison et que «son sort sera décidé le 3 janvier 2013 par les juges et non par la pression des médias.»
A l'appel de Tahar Ben Hassine, directeur de la télévision Al-Hiwar Attounissi, des milliers de personnes se sont rassemblées jeudi devant le ministère de la Justice, exigeant l'application du verdict.
«Nous allons frapper à toutes les portes et si Sami Fehri n'est pas libéré, des représentants de la société civile, des défenseurs des droits de l'hommes et des libertés, des artistes se sont dit prêts à aller lundi devant la prison pour exiger, eux aussi, leur incarcération. Nous avons décidé d'entamer aussi une grève de la faim et notre mobilisation ne concerne pas Sami Fehri, mais le devenir de la justice chez nous. Aujourd'hui, c'est le pouvoir exécutif, comme au temps de Ben Ali, qui cherche à avoir la mainmise sur le système judiciaire», a-t-il déclaré aux médias.
Z. A.