Rafik Abdessalem n'infligera pas des coups de fouets aux journalistes qui ont propagé des «rumeurs» – dans l'affaire du Sheraton –, comme l'a suggéré Rached Ghannouchi, mais il les traduira en justice. Réaction sage et légitime, et c'est de son plein droit. Vidéo.
Le ministre des Affaires étrangères Rafik Abdessalem, gendre du chef d'Ennahdha, parti islamique au pouvoir, est revenu sur l'affaire Sheraton lors d'un meeting populaire, vendredi 28 décembre, organisé après la prière d'Al-Îcha dans la salle Laylatou Al-ômri (littéralement: La nuit de toute une vie, sans jeu de mots déplacé), à côté de la mosquée Hedi Toumi à Al Wardia (près de Tunis).
M. Abdessalem a promis aux partisans de son parti qu'il portera plainte contre la blogueuse, auteur des rumeurs et d'un scandale monté de toutes pièces pour souiller le gouvernement et écorner l'image de ses membres ainsi que les médias qui les ont relayées à souhait.
Tentant de prouver son innocence et son honnêteté en tant qu'époux et ministre, le gendre de Rached Ghannouchi a plaidé son innocence en passant en revue les dates de son séjour notamment à l'hôtel et déclaré que certaines dates ne correspondant même pas aux documents publiés par la blogueuse Olfa Riahi. Selon lui, les médias cherchent par tout moyen à nuire à sa réputation par des rumeurs.
Ceci, selon ses propres dires, «fait partie des compagnes de dénigrement que mènent des hommes politiques de la minorité qui ont perdu les élections, qui cherchent à faire avorter la révolution... et qui croient que l'Etat est leur propriété privée et que le pouvoir est légué comme un héritage. Ils nous accusent de la dictature de la majorité or nous souffrons de cette dictature de la minorité. Certains qualifient ces politiques de blessés du scrutin. C'est ça la politique, c'est comme dans une guerre. Mais parfois il y a des choses fausses et qui blessent beaucoup», a-t-il ajouté.
Ce que les médias appelle le feuilleton "Sheraton Gate" a commencé avec la publication, par la blogueuse Olfa Riahi de factures d'hôtels du ministre des Affaires étrangères, dont une, du nom d'une femme, qui a passé une nuit au Sheraton, l'hôtel où M. Abdessalem est souvent logé et qui se trouve à une centaine de mètres du siège de son ministère... Seul problème: la facture en question est payée par M. Abdessalem. Ce dernier révèlera, par la suite, qu'il s'agit d'une cousine. Ce que celle-ci confirmera dans certains médiasen menaçant de porter plainte.
Z. A.