Dans une déclaration à la chaîne Al-Moutawassat (pro-Ennahdha), le secrétaire d'Etat aux Finances a regretté les informations diffusées par les médias tunisiens sur le manque de liquidité dans les caisses de l'Etat.
En affirmant que l'Etat ne va pas pouvoir payer les salaires des fonctionnaires, «ces médias risquent de porter atteinte à l'image de la Tunisie à l'étranger et auprès des investisseurs», a déclaré Slim Besbes.
«Ce genre de rumeurs pourraient mettre en doute la crédibilité de l'Etat et ses efforts pour améliorer les situations économique et sociale», a-t-il ajouté, avant d'appeler les médias à «vérifier rigoureusement les informations avant de les publier.»
Sur le principe, on ne peut qu'être d'accord avec le responsable. Sauf que, dans le cas d'espèce, c'est lui qui était à l'origine de l'information... pouvant porter atteinte à l'image du pays.
Les journalistes ont, bien sûr, bon dos : on peut leur attribuer toutes les bêtises que commettent, à l'insu de leur plein gré, des apprentis-ministres et des dirigeants politiques à la petite semaine.
Autre remarque : pour museler les journalistes ou les poursuivre en justice, l'ex-président Ben Ali et ses officines de propagandes les accusaient de «nuire à l'image de la Tunisie à l'étranger».
Cette même rengaine revient avec l'actuel gouvernement – légitime, parce qu'élu, c'est son seul mérite d'ailleurs –, dont les membres, en plus d'être de très mauvais communicateurs – incapables de retenir leur langue ou de réfléchir avant d'ouvrir la bouche –, s'en prennent continuellement aux journalistes qui rendent compte de leurs bêtises.
Qui a dit que la dictature est en train de revenir à grand pas en Tunisie ?
Imed Bahri