Le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) condamne l'agression lundi des journalistes Zied El Heni et Neji Bhgouri par les membres des Ligues de la protection de la révolution (LPR). Et va poursuivre les agresseurs en justice.
Dans un communiqué rendu public lundi après-midi, le Snjt a condamné l'agression sur le membre de son bureau exécutif Zied El Heni et son ancien président Néji Bghouri.
Le Snjt accuse ouvertement Ennahdha, parti islamiste au pouvoir, de soutenir les LPR, considérées comme étant son aile armée.
«Le gouvernement qui ferme les yeux sur les pratiques de ces groupes violents, soutenus par le parti Ennahdha et parlant au nom de la protection de la révolution, doit assumer ses responsabilités», lit-on dans le communiqué.
Le Snjt appelle, dans ce communiqué, l'Union des journalistes arabes, l'Union des journalistes africains, ainsi que Reporters sans frontières à condamner ces actes indignes de cette milice qui travaille pour le parti-Etat et qui menace les journalistes et la liberté d'expression dans le pays.
Alors qu'il couvrait lundi les festivités du 14 janvier, le journaliste Zied El Heni a été agressé, verbalement et physiquement, par une vingtaine de partisans des LPR. Ces derniers l'ont tabassé à coups de poings et de pieds au vu et au su de la police.
Une petite heure après, notre collègue Néji Bghouri, ancien président du Snjt, qui a milité contre la dictature de Ben Ali, a été agressé, lui aussi, et toujours par des membres de ces Ligues proches d'Ennahdha.
Le dénommé Ricouba, l'un des dirigeants de cette milice, l'a menacé de mort en lui faisant signe de l'égorger très bientôt. Et ce devant les hommes de Ali Lârayedh, ministre de l'Intérieur, qui ont avoué leur impuissance.
Lors de ces festivités, Ricouba était pris en photo serrant la main à Abdellatif Harouni, ministre du Transport devant le Théâtre municipal, investi par les LPR.
Une heure après, il était parmi les gens qui, devant l'ambassade de France, ont brûlé le drapeau tricolore.
Ricouba a été, samedi dernier, reçu par Moncef Marzouki, président de la république provisoire au Palais de Carthage.
Cela se passe de commentaire...
Z. A.