Le bureau exécutif du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) a dénoncé, mercredi, l'interdiction aux journalistes de se déplacer dans le hall et les allées de l'Assemblée.
Cette décision a été prise par la vice-présidente nahdhaouie de l'Assemblée nationale constituante (ANC) Maherzia Laâbidi.
«Ce genre de pratiques inconvenantes est de nature à limiter le champ d'action des journalistes et va à l'encontre de leur liberté de communication avec les élus pour transmettre au public ce qui se passe dans les coulisses de l'Anc», souligne le bureau exécutif du syndicat dans un communiqué.
Il considère que la décision de Maherzia Laâbidi est une «atteinte aux journalistes et au droit du peuple tunisien à l'information».
Le Snjt appelle le président de l'Anc Mustapha Ben Jaâfar et tous les Constituants à «condamner les agissements hostiles répétés de plusieurs constituants, appartenant en particulier au groupe Ennahdha, à l'encontre des journalistes».
Il les exhorte à «assurer les conditions adéquates aux journalistes afin de leur permettre d'accomplir au mieux leur devoir professionnel».
Par ailleurs, le bureau exécutif du syndicat condamne le «comportement brutal et criminel de certaines milices appartenant au mouvement Ennahdha qui se font appeler Ligues de protection de la révolution à Kairouan», et qui ont agressé les journalistes de radio Sabra FM lors de la couverture des protestations dans la région. Il demande au ministère public d'ouvrir une enquête contre ces agresseurs «hors-la-loi».
Le Centre de Tunis pour la liberté de la presse a également appelé, de son côté, à «revenir immédiatement sur la décision de Maherzia Laâbidi» qui, estime-t-il dans un communiqué, «contrevient à la loi organisant le travail de l'Assemblée et porte atteinte au droit d'accès à l'information».
I. B. (avec Tap).
Photo: Néjiba Hamrouni, présidente du Snjt.