«Le retard dans l'annonce de la composition de la Haute autorité indépendante pour la communication audiovisuelle (Haica) est dû à des complications de dernière minute», a déclaré, mardi, Adnane Mansar. La vérité, bien sûr, est ailleurs...
Le porte-parole officiel de la présidence provisoire de la république a démenti, dans une déclaration à la Tap, que la politique des quotas partisans soit à l'origine du retard enregistré dans la formation du bureau de la Haica.
M. Mansar a expliqué que les concertations sur la composition de la Haica ont pris du retard en raison des réserves émises à l'encontre de certains candidats par des professionnels du secteur «et non pas par des partis politiques».
Ce qui est, selon des sources proches du dossier, une contre-vérité absolue. En fait, plusieurs candidats proposés par le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt), et qui ont eu le soutien de la plupart des parties concernées, y compris la présidence de la république, ont été rejetés par le parti Ennahdha.
C'est le cas de Abdelkerim Hizaoui, expert en régulation des médias et directeur du Centre africain de perfectionnement des journalistes et communicateurs (Capjc), ou encore de Hichem Senoussi, membre de l'Instance nationale de réforme de l'information et de la communication (Inric), coupables d'avoir exprimé des opinions critiques à l'égard du gouvernement de coalition dominé par Ennahdha.
Au lieu de servir la langue de bois habituelle que l'on croyait finie avec Ben Ali, M. Mansar aurait dû avouer que Moncef Marzouki s'est montré, dans ce dossier, comme dans d'autres, complètement impuissant et soumis aux dictats d'Ennahdha.
Le président provisoire de la république, qui devait rendre publique la composition du bureau de la Haica depuis le 10 décembre dernier, s'est montré jusque là incapable de prendre la moindre décision, pas même d'appuyer les candidats qu'il pense être les mieux placés pour faire partie de la Haica.
Pire qu'un président sans prérogatives : un président qui n'a pas le courage de ses choix.
I. B.