L'Etablissement de la radio nationale est entouré par des fortifications métalliques empêchant même les piétons d'emprunter les trottoirs aux alentours. Une image d'un autre âge...
Ce petit tronçon de la rue d'Irak à Tunis situé entre l'avenue de Liberté et l'avenue de la Palestine est toujours fermé au passage des voitures par des fils barbelés.
Cette fermeture, survenue avant la révolution, avait pour but de dégager plus d'espace pour le siège de l'Etablissement de la radiotélévision tunisienne, avant sa division en deux entités télévision et radio. Mais elle continue jusqu'à aujourd'hui, malgré que la télé ait déménagé vers son nouveau siège du côté d'El-Manar. Et que seule la radio nationale continue à occuper le 71 avenue de la Liberté.
Dans les années 60 et 70, dans les républiques bananières, le siège de la radio était d'une importance capitale. Il constituait, en fait, pour les jeunes officiers de l'armée, en plus du palais présidentiel, les deux pièces maîtresses pour la réussite des innombrables coups d'Etat.
Les trottoirs sont condamnés et les citoyens sont contraints de contourner le siège, quitte à marcher au milieu de la chaussée.
En 2013, la Tunisie est loin d'être une république bananière, bien qu'elle en présente parfois des signes inquiétants. Mais il est certain qu'après la révolution, le pays a rompu, une fois pour toute, non seulement avec l'ère du parti unique et du leader unique, mais aussi avec l'ère de la radio et de la télé uniques.
Il est désolant qu'en 2013, à l'ère d'Internet et d'iPhone, de voir le siège de la radio nationale encore entouré par des fortifications métalliques, telle une caserne, empêchant même les piétons d'emprunter les trottoirs entourant ce siège.
Cette image ne convient pas à la Tunisie d'après révolution. Il faut voir les autres radios privées pour constater que ce n'est pas la solennité présumée du siège qui fait augmenter le taux d'écoute.
Samir Messali