Les déclarations, vendredi, du cheikh Othman Battikh, hostiles au jihad des Tunisiens en Syrie déplaisent à Fayçal El-Kacem, le journaliste d'Al-Jazira, qui voudrait voir davantage de jihadistes tunisiens se faire tuer en Syrie.
Le journaliste a écrit, samedi, sur sa page Facebook, que «les médias iraniens ont accueilli avec beaucoup de satisfaction les propos du mufti tunisien concernant le jihad en Syrie. Mais qu'a-t-il (le mufti, Ndlr) à nous dire à propos des jihadistes en Iran, Irak et avec le Hezbollah libanais? Ainsi, vous avez laissé la souris gigoter dans notre ventre (traduire : un corps étranger). C'est juste une question que je me pose pour me soulager la conscience».
Le mufti tunisien avait déclaré, vendredi, lors d'une rencontre avec les médias au siège du gouvernement que les Tunisiens ne sont concernés par le jihad ni en Syrie ni ailleurs. Sauf contre l'ennemi de la Palestine et si et seulement si «les Palestiniens le demandent aux Tunisiens».
Fayçal El-Kacem, Syrien appartenant à minorité druze, journaliste vedette d'une chaîne, Al-Jazira, financée par un Etat, l'émirat du Qatar, complètement impliqué dans le financement de la guérilla islamiste contre le régime chiite et laïque de Bachar El-Assad, a de bonnes raisons de ne pas apprécier les propos du cheikh Battikh. El-Kacem aurait aimé voir la guérilla islamiste syrienne poursuivre son combat contre El-Assad jusqu'au... dernier jihadiste tunisien.
S'il prenait lui-même les armes pour aller «libérer» son propre pays des mains des chiites et combattre ainsi, indirectement, les Iraniens, au bénéfice de ses employeurs wahhabites qataris, l'animateur de l'émission ''Al-Ittijah Al-Mouâkes'' (Sens opposé) serait sans doute beaucoup plus crédible.
Z. A.