Après avoir fait pression sur des députés pour qu'ils retirent leurs signatures de la motion de censure contre le président Marzouki, Imed Daïmi appelle la direction de Shems FM pour faire pression sur les journalistes de la radio.
C'est ce qu'a été révélé, aujourd'hui, dans l'émission ''Matinale'', par Sofiane Ben Farhat. Ce dernier, visiblement écœuré par la démarche de Imed Daïmi, a expliqué au chef du cabinet du président provisoire de la république et nouveau secrétaire général du Congrès pour la république (CpR) – invité dans le cadre d'un droit de réponse – que les «directeurs ne sont que des locataires provisoires et que les journalistes seront toujours là pour faire leur travail d'une manière professionnelle».
M. Daïmi n'a pas répondu sur le fond du sujet – avoir fait pression sur certains élus pour retirer leurs noms de la liste de 77 signatures de la motion de censure –, mais il a surtout reproché aux médias leur politique des deux poids deux mesures dans le traitement des différents partis.
Il a ajouté qu'il aurait aimé voir «les journalistes» (ainsi en généralisant) réserver le même traitement au secrétaire général du Watad, Zied Lakhdhar, qui a osé accuser publiquement (et à tort) le président provisoire de la république d'avoir reçu l'assassin de Chokri Belaïd au palais de Carthage.
M. Daïmi a lancé à Sofiane Ben Farhat: «Oublie parfois le Watad qui est en toi et réagis dorénavant d'une manière professionnelle et impartiale». Accusation pour le moins surprenante, sachant l'indépendance politique de notre confrère.
Après plusieurs hommes politiques d'Ennahdha, dont Houcine Jaziri, secrétaire d'Etat de l'Emigration, qui aime donner des leçons aux journalistes en direct sur les plateaux de télévision, voilà M. Daïmi, le «Nahdhaoui light» (selon son expression de Sofiane Ben farhat), succomber à la même tentation.
Z. A.