Deux mois après avoir quitté le pouvoir, Hamadi Jebali, ancien chef du gouvernement et actuel secrétaire général d'Ennahdha, n'arrive toujours pas à gober les médias.
C'est, en tout cas, ce qu'il a laissé transparaître dans une interview au journal londonien ''Asharq Al-Awsat'' publiée jeudi 16 mai.
M. Jebali, actuellement en visite en Angleterre, où il a rencontré des hommes d'affaires, des investisseurs tunisiens et étrangers, des dirigeants politiques, des médias et des universitaires, a indiqué que la «présidence est à la fois son point fort et sa faiblesse», ajoutant que le jour où il sera élu à la tête du pays, il veillera à être à la hauteur de la responsabilité et avec les moyens requis.
Hamadi Jebali, qui a toujours critiqué les journalistes lorsqu'il était à la tête du gouvernement, n'a pas changé d'avis. Il lit, chaque jour, au moins 12 titres, et il reste campé sur sa position : «Les médias sont partiaux et irrationnels.» Il ajoute: «Certes, je n'ai pas fait des études dans une école supérieure de journalisme pour faire un jugement fondé, mais je sais bien que l'information est sacrée. Ensuite chacun est libre de faire une analyse ou un commentaire. Aujourd'hui, les journalistes ont leurs petits calculs politiques, idéologiques ou tout simplement personnel. Ceci dit, je n'aime pas entrer en confrontation avec les médias. Mais j'aime bien voir plus de transparence, plus de métier», a précisé l'ancien chef du gouvernement.
M. Jebali a ajouté qu'il reste confiant et aime bien voir le secteur aller dans le bon sens. «Je suis sûr que les journalistes vont élever du niveau de la profession. Mais s'ils persévèrent sur leur ligne actuelle, ils vont finir par perdre définitivement leur crédibilité», a-t-il conclu.
Ouf, ce n'est donc pas encore définitivement perdu. Les journalistes peuvent encore se racheter. Par exemple, en se mettant à la queue-leu-leu derrière Ennahdha ou, peut-être, en essayant de suivre l'exemple des médias pro-Ennahdha, journaux comme chaînes de télévision, qui brillent par leur crédibilité et leur professionnalisme!
Et Si M. Jebali commençait par réapprendre le métier aux journalistes d'Al-Fajr, Al-Dhamir, Zitouna TV, Al-Qalam TV, Al-Moutawassat TV, et autres médias de propagande islamiste? Il serait plus crédible lui aussi...
Z. A.
Illustration: M. Jebali avec des étudiants de l'université d'Oxford.