presse libre 5 26La Coalition civile pour la défense de la liberté d'expression dénonce dans le communiqué publié samedi, et reproduit ci-dessous, «la résolution du gouvernement à enfreindre les lois régissant le secteur de l'information.»

La Coalition civile pour la défense de la liberté d'expression (CCDFEX) considère que la décision du gouvernement d'adopter une nouvelle tarification des services de radiodiffusion sur la bande FM, et la permission accordée à l'Établissement de la télévision tunisienne (ETT) de recourir au système du «bartering» (financement des émissions télévisées par la publicité) constituent une violation caractérisée du décret-loi N°116 du 2 novembre 2011 relatif à la liberté de la communication audiovisuelle, une atteinte à l'indépendance de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) et une usurpation de ses prérogatives.

La Coalition civile pour la défense de la liberté d'expression s'élève contre la volonté du gouvernement de s'arroger les fonctions de la Haica, cette jeune instance de régulation dont la composition a été annoncée le 3 mai courant, à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, après plus de 18 mois de blocage qui a entraîné un véritable chaos dans le paysage audiovisuel tunisien.

Par ailleurs, la Coalition civile pour la défense de la liberté d'expression met en garde contre la résolution du gouvernement à enfreindre les lois régissant le secteur de l'information, et sa volonté de retourner à la case départ dans le processus de réforme de ce secteur, à travers le recours aux mêmes manœuvres dilatoires et aux mêmes moyens détournés du gouvernement précédent. Des pratiques qui ont sapé les efforts de redressement déployés par les professionnels, et multiplié les risques qui guettent la liberté d'expression, le principal acquis réalisé jusqu'à ce jour par la révolution.

Associations signataires du communiqué:
- Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme (Ltdh);
- Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt);
- Syndicat général de la culture et de l'information (Ugtt);
- Syndicat tunisien de la presse indépendante et de la presse des partis (Stpip);
- Syndicat tunisien des radios libres (Strl);
- Association «Yakadha» (Vigilance) pour la démocratie et l'État civil;
- Centre de Tunis pour la liberté de la presse (Ctlp)