«Ce lundi 17 juin, je ne me suis pas présentée à ma convocation devant la police judiciaire à Tunis», annonce Hind Meddeb sur sa page Facebook. La journaliste franco-tunisienne explique sa décision de prendre la poudre d'escampette par son manque de confiance dans la Tunisie d'aujourd'hui.
Hind Meddeb, devait comparaitre aujourd'hui, devant le procureur de la république auprès du tribunal de première instance de Ben Arous (banlieue sud de Tunis). Elle a été convoquée suite aux altercations survenues, jeudi dernier, au même tribunal, entre les forces de l'ordre, des journalistes et les membres du comité de soutien du rappeur Weld El 15 (Alaa Yacoubi), suite à la condamnation de Weld El 15 à 2 ans de prison ferme, pour des insultes envers les policiers dans sa chanson ''El-Boulicia Kleb'' (Les policiers sont des chiens).
Hind Meddeb, a préféré ne pas assister à son procès, indiquant ne pas avoir confiance en la Tunisie d'aujourd'hui: «J'ai quitté mon pays, car je n'ai plus confiance dans la Tunisie d'aujourd'hui où, pour une chanson, on condamne un rappeur à deux ans de prison ferme et on relâche ceux qui ont attaqué l'ambassade des Etats-Unis au mois de septembre dernier», écrit-elle.
Hind déplore l'arrestation d'Alaa Yacoubi, et estime que l'Etat tunisien devrait être reconnaissant aux rappeurs qui ont contribué à la révolution, au moins à travers leurs chansons.
Rappelons que la journaliste et réalisatrice franco-tunisienne est auteur de documents sur les rappeurs des révolutions arabes.
La journaliste lance un appel pour la liberté d'expression en Tunisie, conformément aux principes de la révolution et indique: «Notre pays est en mesure d'être le promoteur des droits de l'Homme et du citoyen dans toute l'aire culturelle à laquelle il appartient. Pour réaliser un tel dessein, il doit être celui-là même qui respecte les libertés, et non celui qui les bafoue». Elle conclut par: «Rendez à la liberté, le rappeur Weld El 15».
Hind Meddeb devait répondre devant le procureur de la république des accusations suivantes: trouble de l'ordre public et outrage à des agents de police. Son absence du tribunal aura-t-elle des conséquences judiciaires ?
Y. N. M.