Après l'avoir auditionné pendant plus de 3 heures, le juge d'instruction de la 10e Chambre du tribunal auprès de la première instance de Tunis a demandé au journaliste Sofiane Ben Farhat de remplir la fiche anthropométrique. Et l'a laissé en liberté.
Suite à une plainte déposée par 36 députés du mouvement Ennahdha, le journaliste et écrivain Sofiane Ben Farhat est poursuivi pour diffamation publique et de propagation de fausses nouvelles susceptibles de porter atteinte à l'ordre public. Il a été entendu, aujourd'hui, par le juge d'instruction qui l'a soumis à la procédure de la fiche anthropométrique.
«Le juge m'a fait part des chefs d'inculpation retenus contre moi. J'ai nié en bloc et en détail, car je n'ai nommé personne et nous avons les preuves et les enregistrements des déclarations. Mes avocats et moi-même avons demandé le non-lieu pour insuffisance de preuves», a notamment déclaré le journaliste, interrogé au téléphone par Kapitalis.
Le chroniqueur de Nessma TV avait annoncé que des députées d'Ennahdha étaient venues aux mains et qu'elles ont fait tomber et brisé des caméras de la télévision nationale installées dans les coulisses de l'Assemblée nationale constituante (Anc). Ce que les intéressées ont nié.
Sofiane Ben Farhat, qui était entouré aujourd'hui d'un collectif de 6 avocats, s'est enquis, de son côté, auprès juge du sort de la plainte qu'il a lui-même déposée contre la députée nahdhaouie Amel Ghouil, le 18 mars, et qui est restée sans suites.
«J'ai déposé une plainte contre l'élue pour diffamation, injures et atteintes à ma personne lorsqu'elle m'a traité notamment de sale. J'ai appris qu'il y a eu correspondance à l'Assemblée nationale constituante (Anc) pour lever l'immunité parlementaire et l'auditionner. Mais le procureur n'a pas encore eu de réponse», a ajouté le journaliste, qui craint sérieusement pour l'avenir de la liberté d'expression.
I. B.