L'interprète du rôle de Choco, le bandit de ''Mektoub'' (Attounissia TV), le comédien Atef Ben Hassine, joue dans ''Njoum Ellil 4'' (Hannibal TV), le rôle d'un salafiste jhadiste. A-t-il vraiment changé de registre?
Par Yüsra N. M'hiri
Le programme ramadanesque, notamment le feuilleton ''Njoum Ellil4'', permettra-t-il à Hannibal TV de grignoter quelques parts d'audience face à l'indéboulonnable Attounissia TV?
Les responsables de la chaîne Hannibal TV l'espèrent bien, en proposant, sans surprise, la 4e saison de son interminable feuilleton ''Njoum Ellil''.
Produite par la maison, cette série a tenu en haleine les téléspectateurs tunisiens au cours des 3 derniers ramadans. Ce qui a incité la direction de Hannibal à récidiver : pourquoi saborder une série qui marche? Autant exploiter le filon jusqu'au bout...
Pour cette 4e saison, Atef Ben Hassine, présent lors de la conférence de presse donnée par les responsables de Hannibal TV pour présenter leur programme du mois saint, a indiqué que la série saura, cette année encore, forcer l'admiration des téléspectateurs parce qu'elle évoqué un phénomène assez nouveau dans la société tunisienne : le salafisme jihadisme. Dans ''Njoum Ellil 4'' l'acteur qui aime jouer les rôles de méchants va camper le personnage d'un salafiste-jihadiste. Il explique que c'est le rôle le plus difficile qu'il ait eu à jouer.
Atef Ben Hassine accompagné de son épouse Myriam, sa collègue également dans le feuilleton ''Njoum Ellil 4''.
«Durant 5 mois de préparation et de travail, je me rends compte que ce rôle, qui paraît simple, est finalement très complexe. Il fallait mettre en avant ce personnage, tout en veillant à ne pas en faire une star, pour ne pas que son comportement soit apprécié puis copié par les jeunes tunisiens», explique l'acteur.
Depuis quelques jours une photo de Atef, vêtu d'un qamis et arborant une barbe imposante (sans doute prise lors d'une scène de tournage) tourne sur la toile, avec la mention «L'acteur Choco n'est plus une brebis égarée, il est revenu à la religion et affiche sa piété». Opération de Com', sans doute. Mais c'est bien joué.
Interrogé à ce sujet, Atef sourit, et répond: «Si c’est ça la piété, je n’en veux pas». Traduire : la foi ne se résume pas à l'apparence ou à la violence.