maherzia labidi 7 3Le syndicat des journalistes a fermement condamné le comportement, mardi, de Maherzia Laâbidi, vice-présidente de l'Assemblée nationale constituante (Anc) qui s'est prise pour une «rédactrice en chef et productrice à la fois».

Selon le communiqué rendu public, lundi soir, par le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt), Maherzia Laâbidi n'a aucun droit pour exercer son autorité sur un journaliste de la Télévision nationale ou toute autre chaîne et mettre de la pression sur lui pour limiter son champ de vision (et de travail) ou le contraindre à ne filmer que les aspects positifs du travail de l'Anc.

Le Snjt rappelle à Maherzia Laâbidi que le journalisme est une profession qui a sa déontologie et son code d'éthique. Elle repose surtout sur la liberté et l'indépendance et les politiques n'ont pas le droit de faire la leçon aux journalistes.

De son côté, le syndicat de la Télévision nationale a condamné l'intervention de Maherzia Laâbidi, qui s'est déplacée jusqu'au véhicule de la transmission en direct de la séance plénière, s'adressant au producteur et lui donnant une leçon de journalisme patriote, en utilisant des mots humiliants avant de lui annoncer qu'il va perdre bientôt son poste.

Le Snjt rappelle que la télévision est publique et le contribuable est en droit de suivre ce qui se passe au sein à l'Anc, sans maquillage ni censure.

Salma Baccar, député d'Al-Massar (et cinéaste de son état) a, de son côté, demandé à Maherzia Laâbidi de ne pas fourrer son nez dans «un secteur qui n'est pas le sien», ajoutant que «le retour à la dictature n'est plus d'actualité. Elle doit enfin comprendre, elle et les siens (dirigeants du parti islamistes Ennahdha, Ndlr), que la pression sur les journalistes est une histoire révolue», a-t- elle lancé.

Z. A.