henri alleg 7 18Le parti Al-Qotb rend hommage au journaliste franco-algérien et grand militant anticolonialiste Henri Alleg, qui vient de décéder à 92 ans.

Dans un communiqué publié jeudi, Al-Qotb revient sur le parcours de Henri Alleg, Harry Salem de son vrai nom. Né le 20 juillet 1921 à Londres, membre du Parti communiste français, il était l'ancien directeur d'''Alger Républicain''.

«Arrêté le 12 juin 1957 par les parachutistes de la 10e D.P. dirigée par le tristement célèbre Général Massu, qui a mené la sanglante bataille d'Alger, Henri Alleg est séquestré un mois dans El-Biar où il est torturé lors de plusieurs séances, puis subit un interrogatoire mené après une injection de penthotal, utilisé comme ''sérum de vérité''», rappelle Al-Qotb dans son communiqué.

Le parti de gauche dirigé par Riadh Ben Fadhel ajoute dans le même texte, à propos d'Henri Alleg: «Il sera emprisonné par la suite et écrira en secret pendant sa détention un livre, ''La Question'', témoignage sur les sévices subis et la torture pratiquée, jusqu'à la mort très souvent, par l'armée française sur les résistants algériens et les militants communistes français qui dénonçaient la guerre coloniale en Algérie et soutenaient le FLN. Le livre sera interdit en France mais sera diffusé clandestinement car il rencontre un grand écho. Il restera le document majeur sur la torture. Ce livre connait encore aujourd'hui une grande diffusion.»

Inculpé d'atteinte à la sécurité du territoire et condamné à de lourdes peines, Henri Alleg parviendra à s'évader en 1961.

«Depuis1965, il a journaliste pour le quotidien ''L'Humanité'' jusqu'au début des années 80, se consacrant à écrire une histoire de la guerre d'Algérie et militant pour la reconnaissance de la pratique de la torture comme crimes de guerre de l'armée française en Algérie. Il retournera en Algérie plus de 40 ans après», note encore le communiqué d'Al-Qotb.

«Les atrocités commises par l'armée française pendant la guerre d'Algérie ne diffèrent pas des atrocités commises par l'armée américaine en Irak, en Afghanistan et ailleurs», a déclaré récemment le grand résistant algéro-français.

«Henri Alleg s'est éteint après une longue vie de résistance et de combats inlassables au nom de la solidarité internationaliste et pour la liberté des peuples. Ilétait membre du Tribunal Russel pour la Palestine», rappelle encore Al-Qotb.