Encouragés par l'impunité dont jouissent, 6 mois après leur forfait, les criminels commanditaires de l'assassinat de Chokri Belaïd, les escadrons de la mort entrent de nouveau dans la danse en tuant un autre dirigeant de l'opposition, Mohamed Brahmi.
Par Mohamed Ridha Bouguerra*
En l'espace de neuf mois, la Tunisie a connu trois assassinats politiques. Tous les trois ont touché des militants ou dirigeants de l'opposition à la coalition contre-nature actuellement au pouvoir et dominée par le parti conservateur islamiste Ennahdha.
La responsabilité politique et morale d'Ennahdha
Il y a eu, d'abord, l'odieux lynchage dans les rues de Médenine de Lotfi Nagdh, responsable local de Nida Tounès, en octobre 2012. Ce fut, ensuite, le meurtre en plein jour de Chokri Belaïd, leader du parti de gauche, Al-Watad. Et c'est, le jour de la Fête de la République, qu'est abattu, vers midi et devant les yeux de toute sa famille, par au moins 11 balles, Mohamed Brahmi, coordinateur du Mouvement populaire.
Rassemblement des militants du Front populaire devant l'hôpital Mahmoud Materi, à l'Ariana, où la dépouille de Mohmed Brahmi a été transférée après son assassinat.
La question brûlante qui se pose aujourd'hui, c'est à qui le tour la prochaine fois? Car, manifestement, le cycle de la violence politique, une fois enclenché, n'est pas près de s'arrêter avant d'avoir réalisé ses sinistres objectifs.
Ceux-ci visent, en effet, à intimider et à faire taire, par tous les moyens, toutes les voix discordantes et porteuses d'un autre projet que celui théocratique prôné par le parti de Rached Ghannouchi, affilié à la mouvance des Frères musulmans, qui viennent d'être chassé du pouvoir en Égypte.
N'est-ce pas Sahbi Atig, chef du bloc Ennahdha à l'Assemblée constituante, vous qui avez appelé, pas plus loin que le 12 juillet, à répandre le sang de toute personne qui aurait, selon vous, l'outrecuidance, d'oser contester cette légitimité des urnes qui vous est si chère? Mohamed Brahmi était, précisément, de ce genre de personnes dont vous ne supportez pas entendre la voix!
Les escadrons de la mort entrent dans la danse
Vos menaces n'ont donc pas tardé à être rapidement suivies d'effet. Et quel effet!
Si vous n'êtes pas M. Atig physiquement responsable de ce meurtre qui vient endeuiller notre fête nationale, vous en êtes moralement et politiquement l'instigateur! Votre récente déclaration publique à l'avenue Habib Bourguiba en a semé la vénéneuse graine !
Par vos propos criminels et irresponsables, vous avez déchaîné les forces du mal et révélé le hideux visage de la mort.
Encouragés par l'impunité dont jouissent, 6 mois après leur forfait, les criminels commanditaires de l'assassinat de Chokri Belaïd récidivent et utilisent un modus opératoire qui leur a déjà si bien réussi en armant de nouveau la main des exécutants. Maintenant, les escadrons de la mort vont entrer dans la danse! Les sections d'assaut fascistes vont exhiber leurs muscles et répandre le sang de démocrates et partisans et défenseurs d'une Tunisie moderne, laïque, ouverte, égalitaire et démocratique.
No pasaran! Voilà notre réponse !
Que Dieu protège la Tunisie des islamistes fascistes et ennemis du progrès!