La fille du président du parti islamiste Ennahdha au pouvoir en Tunisies affirme vouloir intenter une action en justice contre le ''New York Times'' (excusez du peu !) pour diffamation, suite à un article peu tendre à l'égard d'Ennahdha.
Cet article, "Killing the Arab Spring in Its Cradle" (Tuer le printemps arabe dans son berceau), signé Karima Benhoune, paru, le 29 juillet, souligne la responsabilité d'Ennahdha dans la montée de la violence en Tunisie, notamment les assassinats politiques (Chokri Belaïd le 6 février et Mohamed Brahmi le 26 juillet) et le massacre de 8 soldats, le 29 juillet, par des extrémistes religieux, et marque son soutien au sit-in anti gouvernement au Bardo.
On y lit notamment ceci: «Ennahdha porte beaucoup de responsabilités. Il devrait être reconnu et condamné comme étant un parti radical, qui a créé un climat de violence et d'intégrisme croissant, menaçant la vie des militants libéraux, de gauche et laïques.»
Interrogée sur Twitter sur sa position vis-à-vis de l'article du journal américain, Yusra Ghannouchi a réagi sur un ton ironique, mettant en avant le nombre important de manifestants pro gouvernement défendent la «légitimité». Elle ajoute qu'elle portera plainte contre le ''NYT'', et demandera des dommages et intérêts.
Deux remarques s'imposent : 1- Yüsra Ghannouchi pense visiblement plus à l'argent qu'Ennahdha empochera en cas de verdict favorable qu'à l'image du parti islamiste, très détériorée dans l'opinion nationale et internationale ; 2- on peut parier que la fille de son père est assez intelligente pour éviter d'intenter un procès – d'avance perdu – contre le ''NYT''. Ce sera un coup d'épée dans l'eau.
Y. N. M.