Après les journalistes d'Hannibal TV, il y a deux jours, deux journalistes de la chaîne publique Watania 1 ont été agressés cet après-midi pendant les manifestations faisant suite aux massacres perpétrés en Egypte.
La manifestation a été lancée à l'appel du Tayar Al-Mahabba (Mouvement de l'amour) de Hechmi Hamdi, et de tous les partis proches du mouvement des Frères Musulmans, Ennahdha compris.
La manifestation a dégénéré devant le théâtre municipal de Tunis, sur l'avenue Habib Bourguiba, quand deux journalistes de Watania 1 ont tenté de filmer l'évènement. Ces derniers ont été violemment chassés de la manifestation par une horde de manifestants particulièrement hostiles à la chaîne publique, et aux journalistes en général, souvent accusés d'être hostiles au parti Ennahdha.
Anouar Ghedira et sa collègue de la chaîne publique ont ainsi été pris à parti alors qu'ils filmaient la manifestation, et ils ont dû essuyer des coups, des jets d'eau et de bouteilles avant qu'une violente bousculade ne les pousse vers la sortie de la manifestation.
Notons également qu'à l'issue de l'incident, un journaliste de Tuniscope, et qu'une blogueuse indépendante ont été menacés de mort par plusieurs manifestants, au vu et au su de tout le monde.
On ne peut pas dire que les propos hostiles aux journalistes émanant des responsables du pays (le président provisoire de la république Moncef Marzouki, le chef du gouvernement provisoire Ali Lâayedh, tous les dirigeants d'Ennahdha, à commencer par Rached Ghannouchi) sont étrangers à ces comportements.
Si un journaliste tombe aujourd'hui victime d'un acte terroriste, on connaît maintenant les vrais responsables, ceux qui – pour ainsi dire – ont commandé l'assassinat.
S. E. Y.