Le gouvernement provisoire a nommé 5 directeurs de radios publiques sans consulter ni la Haute autorité indépendante de la commission audiovisuelle (Haica) ni le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT).
Vendredi 16 août, la Radio tunisienne a publié un communiqué annonçant la nomination de Hela Souidi à la tête de Radio Gafsa, Sami Belhaj (Radio Tataouine), Hadhami Aissaoui (Radio Jeunes), Mongi Mabrouk (Radio nationale) et Jamil Ben Ali (Radio culturelle).
En réaction à ces nominations, Hichem Senoussi, membre de la Haica, a déclaré sur Mosaïque FM, que l'instance de régulation audio-visuelle a pris connaissance de ces nominations par voie de média, alors qu'elle avait demandé au gouvernement la mise en place d'une commission chargée de revoir toutes les nominations antérieures à la tête des médias publics.
M. Senoussi a ajouté que le bureau de la Haica va se réunir au début de la semaine prochaine pour prendre les décisions qu'impose la poursuite de ces pratiques de nominations unilatérales des responsables des médias publics directement par le pouvoir exécutif. Ce qui est, bien sûr, en contradiction avec l'exigence d'indépendance et de neutralité de ces médias.
De son côté, le SNJT a dénoncé ces nominations parachutés par la présidence du gouvernement provisoire, normalement tenu par l'obligation de revenir à la Haica avant de prendre des décisions concernant les changements à la tête des médias publics, comme le stipule le décret-loi n° 115 portant sur la liberté de la communication audiovisuelle, qui octroie un rôle consultatif à l'instance de régulation. La Haica a même le droit de véto des nominations à la tête des médias publics, précise encore le syndicat.
Quoi qu'il en soit, cette affaire est le premier test pour mesurer la crédibilité de la Haica, mise en place récemment par le gouvernement, après plusieurs mois de négociations avec les représentants de la profession, et qui tarde à se rendre utile.
Z. A.
Illustration: Hichem Snoussi, membre de la Haica.