Sami Belhaj, directeur de radio Tataouine, récemment nommé par le gouvernement, a roulé pour Ben Ali avant de se mettre au service d'Ennahdha. Le jour du lynchage de Lotfi Nagdh, en octobre 2012, il était dans la marche pro gouvernement.
Après plusieurs tentatives infructueuses de Mourad Achour, gouverneur de Tataouine, pour changer la ligne éditoriale de la radio régionale, le gouvernement a fini par limoger son ex-directeur Thameur Zoghlami et le remplacer par Sami Belhaj, rapporte ''Hakaekonline''.
Ces derniers ont qualifié cette nomination de «vrai scandale». Car, ont-il expliqué, «ce professeur d'histoire et de géographie était de ceux qui ont cassé la grève du 10 novembre 2005, considérée à l'époque comme un message fort des enseignants au régime Ben Ali».
Au lendemain des élections du 23 octobre 2011, Sami Belhaj a affiché de manière ostensible son appartenance à Ennahdha, en étant membre actif de la Ligue de la citoyenneté et des libertés, proche du parti islamiste. Il a, d'ailleurs, combattu le mouvement syndicaliste, défendant à cor et à cri le gouvernement de la Troïka.
Pire encore : les syndicalistes affirment l'avoir vu participer dans la marche contre Nida Tounes, organisée le 18 octobre, par Ennahdha, le Congrès pour la république (CpR) et les Ligues de la protection de la révolution (LPR), milice armée d'Ennahdha, et qui s'est soldée par le lynchage à mort de Lotfi Nagdh, président du syndicat régional des agriculteurs et coordinateur de Nida Tounes.
Z. A.