Pour se rapprocher d’Ennahdha, dont il attend un renvoi d’ascenseur, Hachemi Hamdi, président du Courant de l’Amour (ex-El Aridha), n’a pas trouvé mieux que de s’en prendre à l’Union générale tunisienne de travail (UGTT).
Selon M. El Hamdi, la centrale ouvrière n’a pas à s’ingérer dans les questions politiques. «Elle n’est pas une instance constitutionnelle élue pour gérer les affaires du pays», a-t-il affirmé dans un communiqué rendu public, jeudi. Il fait allusion à la tentative de médiation que la centrale mène entre la troïka au pouvoir et l’opposition appelant à la dissolution du gouvernement Ali Larayedh et l’Assemblée nationale constituante (ANC).
Hachemi Hamdi, par ailleurs patron de la chaine de télévision Al Moustakilla, diffusant ses programmes à partir de Londres, est un ancien membre du parti Ennahdha, qui a rompu avec son parti avant de multiplier les appels du pied pour se faire accepter de nouveau par ses anciens camarades.
Le politicien et homme de télévision très controversé n’a pas mis les pieds en Tunisie depuis le milieu des années 1990, lorsqu’il a été invité l’ex-dictateur Ben Ali. Ce dernier avait mis à sa disposition une voiture et un chauffeur, ainsi que les services de la défunte Agence tunisienne de communication extérieure (ATCE) sur laquelle M. Hamdi a longtemps émargé.
Par la même occasion, et profitant de l'hospitalité de Ben Ali, M. Hamdi a fait changer, par un jugement d'un tribunal tunisien, le prénom de son fils, Oussama, rappelant celui d'un célèbre terroriste islamiste.
Revenant sur le communiqué de Hachemi Hamdi, le porte-parole de l’UGTT, Sami Tahri, a qualifié ce dernier de «politicien de Skype et des médias», par allusion aux réunions par Skype que ce dernier organisait à partir de Londres avec les dirigeants de son parti en Tunisie.
«Son communiqué s’inscrit dans le cadre de la provocation. Il est mal placé pour s’ingérer dans les affaires du pays. Notre pays a besoin d’hommes sincères et patriotes», a déclaré, vendredi, le dirigeant syndicaliste sur Mosaïque FM, par allusion au passé trouble de cet homme qui rêve de diriger la Tunisie... à partir de Londres.
Z. A.