Trois jours avant une grève générale, journalistes et employés de la radio publique Tataouine FM ont crié «Dégage», vendredi, devant le bureau de Sami Belhaj, leur nouveau directeur nommé pour servir le gouvernement. Vidéo.
Depuis près de 15 jours, la majorité des journalistes ont rejeté la nomination, à la tête de cette radio régionale, de Sami Belhaj, un ancien Rcdiste (parti dissous) à l’islamisme au lendemain de la révolution et devenu partisan d’Ennahdha, nouveau parti au pouvoir. Le nouveau promu a participé, photos à l’appui, à la marche organisée en octobre 2012 par Ennahdha, le Congrès de la république (CpR) et les Ligues de la protection de la révolution (LPR), milices violente au service d'Ennahdha, et qui s’est soldée par le lynchage jusqu’à la mort de Lotfi Nagdh, président de l’Union régionale des agriculteurs et coordinateur de Nida Tounes à Tataouine. Malgré les protestations de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica), du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), des représentants de la société civile et des responsables politiques, le gouvernement continue de faire la sourde affaire et d’exercer des pressions sur le secteur de l’information en plaçant ses hommes dans différents médias publics. Sami Belhaj, aussitôt nommé, a commencé à exercer la censure dans la radio où il a, selon des confrères de Radio Tataouine, supprimé des couvertures d’événements pouvant, selon lui, déplaire au gouvernement. Ce qui a mis en colère davantage les employés, qui ont collé des affiches sur la porte de son bureau et sur les murs de la bâtisse où ils ont écrit ces slogans: «Non refusons la nomination»; «Pour un média indépendant»… Le syndicat régional des journalistes a décidée une grève générale pour le 3 septembre, en vue de réclamer le départ du nouveau directeur et le retour de son prédécesseur Thameur Zoghlami, l’un des meilleurs à avoir dirigé la radio régionale en respectant une ligne d’indépendance, de neutralité et d’impartialité, appréciée par tous les professionnels du secteur. Z. A. |