La Haica pourra-t-elle porter plainte contre la présidence provisoire du gouvernement pour avoir procédé à des nominations à la tête des radios publiques selon le seul critère de l’allégeance au parti islamiste Ennahdha (au pouvoir)?
«Si le gouvernement persiste dans sa position contraire à la loi en ignorant les dispositions du décret-loi n°116, l’instance assumerait ses responsabilités et intenterait un procès contre lui», a déclaré Hichem Snoussi, membre de la Haute autorité indépendante pour la communication audiovisuelle (Haica) à l’hebdomadaire ‘‘Akher Khabar’’, dans sa livraison du mardi 3 septembre. Le gouvernement aurait dû, en effet, consulter la Haica, comme le stipule, ledit décret-loi, pour donner son avis sur les nombreuses nominations déjà effectuées. Ce qu’il n’a pas fait, afin de se donner toute la latitude pour mettre ses hommes, souvent incompétents et sans expérience, à la tête des médias publics. «Nous avons envoyé, en vain, 3 correspondances à propos d’une série de nominations. Avec les dernières, celles des directeurs des chaines de 5 radios régionales, nous avons proposé une commission mixte avec le gouvernement, qui se chargera de la sélection des responsables dans le secteur des médias. Hélas, le gouvernement n’a pas montré sa volonté de collaboration et continue ses pratiques unilatérales au nom de la légitimité. Il nous a promis que, dans l’avenir, il prendra compte des obligations du décret-loi n°116 pour procéder à de nouvelles nominations», a encore déclaré Hichem Snoussi, visiblement dépité par le mépris que le gouvernement voue à une instance officielle qu'il a lui-même mis en place au terme d'une année et demi de tergiversations.
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