Le coup d'envoi de l'opération «Assaa Almagharibia» (Tour du Maghreb) de France 24 a été donné mardi à Tunis, en présence de François Gouyette, ambassadeur de France en Tunisie.
Par Zohra Abid
Il s'agit d'une émission quotidienne, en français, arabe et anglais. C'est aussi une émission de proximité. Ainsi, 24 heures après l'arrivée du bus de tournage au port de la Goulette, lundi 23 septembre, les journalistes Karim Hakiki, Adel Gastel et Chris Moore se sont empressés de prendre la route vers la Tunisie profonde et autres régions maghrébines à la rencontre des citoyens. Tous trois déclineront la moisson de leurs tournages dans les 3 langues de la chaîne, à partir du 11 novembre prochain, sur France 24.
Taoufik Mjaied, Marie-Christine Saragosse et Marc Saïkalli.
«Il y aura des reportages de société. Ce ne sera pas de l'actualité chaude, les news, on en a. Le camion de France 24 ira sur le terrain, là où se trouvent les citoyens pour les écouter, leur donner la parole et les inciter à parler spontanément de leur quotidien», a indiqué Marie-Christine Saragosse, Pdg de France médias monde, lors d'une conférence de presse, mardi à Tunis.
Tunis comme point de départ
Marie-Christine Saragosse était accompagnée de Marc Saïkalli, directeur de France 24, ainsi que de plusieurs journalistes dont l'enfant du pays, Taoufik Mjaïed. Elle était heureuse de pouvoir enfin lancer ce projet pour la nouvelle saison. «L'idée de commencer en Tunisie cette émission, qui sera présentée à partir de novembre, du lundi au vendredi à partir de 21h (heure parisienne), n'est pas le fruit du hasard, mais d'une volonté. Nous avons déjà une histoire avec la Tunisie. C'est ici que la chaine a pris son envol international, notamment avec le printemps arabe», a expliqué Mme Saragosse à un parterre de journalistes, avant d'ajouter : «Nous sommes ici aussi pour un partenariat avec les Tunisiens. Nous avons déjà formé 200 journalistes pour la télévision et la radio tunisiennes. Une cinquantaine de journalistes ont même passé un séjour de formation dans nos locaux de France 24 à Paris».
Chris Moore et Taoufik Mjaied.
Selon encore la Pdg, la radio RFI, qui est partenaire de France 24, tout comme la radio Monte Carlo Doualiya (MCD), vient de signer des accords de partenariat avec RTCI, et depuis l'été dernier, avec Radio Tataouine.
«Un nouveau site de la radio MCD avec toutes les fonctionnalités vient d'être lancé avec des applications en mobilité. MCD fabrique aussi sa révolution technologique», a encore dit la Pdg de France Médias Monde. Citant les derniers rapports d'audience, elle affirme qu'un Tunisien sur 5 regarde au moins une fois par jour France 24, qui vient à la 5e place des chaines les plus regardées en Tunisie, après les chaînes nationales.
A droite, François Gouyette, ambassadeur de France.
Selon Mme Saragosse, 300.000 Tunisiens suivent France 24 et pas moins de 400.000 personnes sont aujourd'hui amies avec la chaîne française sur Facebook. «Notre chaine est la vôtre, France 24, c'est votre chaine», lance-t-elle.
Les taux d'audience étant bons, la direction de la chaine a pensé, depuis juin dernier, à multiplier son bouquet destiné à la population maghrébine et à enrichir sa grille avec plus d'informations, de transmissions et d'interventions en direct de ses correspondants, et surtout plus de débats.
Une idée qui mérite d'être creusée
L'idée de faire des tournages dans les villes est venue lors de l'élection de Barak Obama, lorsque une équipe a fait du terrain et rencontré les citoyens américains de toutes les sensibilités. Cette expérience «réussie» a dû mettre la puce à l'oreille des dirigeants de la chaine. Ils ont alors tâté du terrain lord du dernier Tour de France du cyclisme et fini par orienter leurs caméras vers les habitants des villes qui, selon eux, affluent dès qu'ils voient le camion du tournage.
«C'est la vraie vie, c'est la vie des gens, c'est l'humain qui est désormais au cœur de nos programmes. Ce sera le fil conducteur dans notre Tour du Maghreb», enchérit Marc Saïkalli, qui ajoute que «la télévision c'est aussi et surtout la force de l'image». Il y aura ainsi 8 reportages par mois sur chaque pays du Maghreb.
Le bus de France 24 garé à l'avenue Habib Bourguiba à Tunis.
Et quoi encore?
La chaine a prévu d'autres rendez-vous, et toujours dans les 3 langues, notamment «Le Journal des journaux du monde arabe», qui présente l'actualité telle que traitée par les différentes chaines publiques de la région, ou encore «L'Heure du Maghreb» avec un reportage d'actualité suivi d'un face-à-face de décryptage de l'information avec des invités sur le plateau ou des interviewés en direct de leur pays d'origine.
Une autre émission, «Le débat des capitales», est consacrée à l'analyse des experts en politique, économie, ou société, qui parleront de Tunis, Tripoli, Beyrouth, Dubaï, Rabat ou Alger.
«Le débat de France 24», émission animée pour la version arabe par Taoufik Mjaïed, durera désormais 50 mn. Ainsi, les téléspectateurs pourraient interagir sur les réseaux sociaux et le site de l'émission pour commenter, poser leurs questions et même intervenir en direct...
Pour fêter l'anniversaire de la chaine, le 6 décembre prochain, la direction a prévu un nouvel habillage. Une campagne sera lancée à Tunis au même moment du démarrage du «Tour du Maghreb» en novembre, dont le slogan est «Liberté, égalité, actualité». Un petit clin d'œil à la révolution tunisienne.