«Inviter sur les plateaux de télévision Bilel Chaouachi, d’Ansar Charia, organisation classée terroriste, défendant corps et âme Ben Laden, est inadmissible», estime l’imam modéré Farid Beji.
Après avoir suivi les reportages et débats diffusés sur Al Moutawassat TV, TNN (chaines de télévision proches du gouvernement) et Zitouna TV (chaine de Oussama, fils du ministre de l’Enseignement supérieur Moncef Ben Salem et membre du conseil de la Choura d’Ennahdha), à propos des évènements de Dour Ismaïl à Goubellat (18-20 octobre), l’imam Farid Beji, président de l'Association Dar El Hadith Zeitouni, ne décolère pas. Car, «laisser encore ces gens-là envahir nos mosquées et nos plateaux de télévision est inadmissible, et l’État, soit par laxisme ou par naïveté, ne fait que les encourager.» «Il s’agit d’une couverture politique. C’est un soutien pur et simple au terrorisme. Les déclarations, dimanche soir, de Ridha Belhaj (porte-parole de Hizb Ettahrir, NDLR), hostiles aux forces de sécurité, et celles de Bilel Chaouachi, qui avait il y a quelques mois magnifié Ben Laden, le qualifiant de leader de la ‘‘oumma’’, et justifié le terrorisme, qui plus est sur des chaines de télévision, ne font qu’encourager les terroristes à s’implanter dans le pays», a déclaré M. Beji, joint au téléphone par Kapitalis. Reste à s’interroger sur l’immobilisme de la Haute instance indépendante de la communication audiovisuelle (Haica), qui n’est ni audible ni visible, face à tous ces dépassements. Ses membres ont été nommés et sont-ils payés... pour se taire? Les appels à la haine et les éloges du terrorisme se banalisent sous un gouvernement qui combat d’une main les terroristes et soutient de l’autre leur idéologie. Jusqu’où pourra aller le double langage d’Ennahdha? Z. A. |