C’est immoral et déontologiquement condamnable : un pseudo journaliste prend dans ses mains les morceaux du corps déchiqueté du kamikaze qui s’est fait exploser mercredi matin sur une plage à Sousse (littoral centre-est) et les prend en photo. VIDEO.
La vidéo amuse et horripile à la fois les internautes sur les réseaux sociaux. On y voit un attroupement de badauds sur la scène du crime, car c’en est, inexplicablement désertée par les agents de l’ordre, à moins que ces derniers n’aient laissé faire ou qu’ils aient été occupés à autre chose. En tout cas, un individu, grand de taille, portant un dossier indiquant qu’il est journaliste, se penche sur le sable, prend un morceau de chair humaine, un reste du corps explosé du kamikaze, le lève au niveau de sa tête et se met à le mitrailler de son appareil photo, avant de le jeter sur le sable. C’est une scène quasi-surréaliste : on reste sans voix devant cette impassibilité devant l’horreur qui vous transforme un journaliste en monstre. Et puis, d’un point de vue purement déontologiquement, un journaliste a le devoir d’informer le public de ce tout qu’il voir et apprend, mais cela ne lui donne pas le droit de s’ingérer dans le travail des enquêteurs et de se comporter en commissaire Colombo, se permettant de toucher de ses doigts la chair des morts sur la scène du crime. Il y a beaucoup de laisser-aller de la part des autorités sécuritaires et d’irresponsabilité de la part des journalistes. Ces deux corps doivent apprendre à traiter ce genre de situation, dans le respect de la loi mais aussi de la morale et des règles de bienséance. I. B. |