Interrogé à ce sujet par Kapitalis, l’animateur de l’émission télévisée la plus suivie par les Tunisiens, selon la majorité des instituts de mesure d’audience, a déclaré qu’il s’interdit, par principe et par pudeur, de diffuser les sujets chocs. Mais, cette autocensure a des limites : les Tunisiens ont aussi le droit de connaître se qui se passe réellement dans leur société, sans chichi ni artifice.

Malgré les précautions qu’il s’impose lui-même, Âlaa Chebbi a été convoqué, il y a 3 jours, par la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haïca), pour l’entendre à propos d’une émission diffusée la semaine dernière sur Ettounsia TV. Elle concerne une tranche de vie d’un jeune homme qui, 21 ans après, et grâce aux recherches effectuées par l’équipe de ‘‘Ândi manqollek’’, a retrouvé ses parents biologiques. Vidéo.

Pour la Haica, l’émission a porté atteinte à la dignité de l’une des personnes évoquées dans le sujet. Cette remarque, l’animateur a eu du mal à la digérer.

«Nous prenons toutes les précautions pour n’écorcher la dignité de personne. Nous faisons très attention à ce que nous diffusions. Mais je ne comprends pas cet acharnement contre Ettounsia TV, alors que d’autres chaines, qui diffusent des sujets encore plus graves, sont épargnées», a-t-il expliqué à Kapitalis. Et de souligner, au passage, que la chaine Ettounsia ne cherche pas à faire de l’audience avec les malheurs des citoyens, comme disent beaucoup de ses détracteurs.

«Parmi les cas que nous avions eu à examiner, il y a ceux de 11 filles enceintes de leur père. Elles nous ont contactés parce qu’elles veulent parler publiquement de leur drame. Mais, après mûre réflexion, nous avons refusé. Car, ce sont des sujets tabous et qui choquent. Nous préférons ne pas les traiter, tellement ils sont sensibles», a expliqué, navrée, la vedette d’Ettounsia TV.

Z. A.