Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) condamne l’utilisation des archives de la présidence de la république à des fins politiques et de règlement de comptes.
En réaction à la publication annoncée du ‘‘Livre noir’’ ou ‘‘Le système de propagande sous Ben Ali’’ par les services de communication de la présidence provisoire de la république, le SNJT a publié un communiqué, samedi 30 novembre, où il a exprimé sa crainte que l’ouvrage soit utilisé pour des fins de vengeance personnelle et de règlements de comptes politiques. Le SNJT a exprimé son soutien à toute action visant à faire participer les différentes structures de la profession et autres compétences indépendantes à l’examen des archives de la présidence de la république, tout en permettant aux acteurs du secteur impliqués dans la corruption avec l’ancien régime de se défendre, selon les normes internationales en vigueur dans le domaine de la justice transitionnelle. Le SNJT a cependant rejeté catégoriquement l’instrumentalisation partisane et politique de ces archives et exprimé sa crainte que les données soient utilisées de manière sélective et orientée à des fins politiques ou dans une logique de vengeance ou de règlement de comptes. Le SNJT rappelle, par ailleurs, avoir demandé auparavant à la présidence de la république l’ouverture des archives et l’accès aux listes des journalistes impliqués avec le système «novembriste» (par allusion au 7 novembre, date de l’accession de l’ex-président Ben Ali au pouvoir, NDLR). Il a aussi adressé plusieurs correspondances au ministère de l’Intérieur où il demande, notamment, la création d’une commission indépendante pour enquêter sur les faits de corruption attribués à des journalistes, en vain. Toutes ses requêtes sont restées sans réponse. Le SNJT met en garde aussi contre une fausse liste actuellement en circulation, qui comporte les noms de certains militants syndicalistes et risque de porter atteinte aux symboles de la résistance à la dictature de Ben Ali, dans le but de briser l’unité entre les journalistes. Z. A. |