fahem boukaddous 11 29‘‘Le livre noir’’ ou ‘‘Le système de propagande sous Ben Ali’’, publié par la présidence de la république, est plus qu’un règlement de comptes ou qu’un acte à but électoraliste: c’est une incitation au meurtre des journalistes et hommes de médias.

Selon Fahem Boukaddous, journaliste et militant pour la liberté d’expression sous l’ancienne dictature, qui intervenait lundi sur Mosaïque FM, la diffusion publique de la «liste noire» des journalistes, qui plus est, par les services de la présidence provisoire de la république, va donner un prétexte pour assassiner ces journalistes. Surtout que le pays est aux prises avec une montée du terrorisme.

Fahem Boukaddous, directeur du Centre de Tunis pour la liberté de la presse (CTLP), a appelé la société civile à constituer une commission indépendante pour enquêter sur les circonstances de la publication de ce livre et identifier les parties ayant eu accès aux archives de la présidence de la république sans en avoir le droit et en dehors de toute prérogative.

Fahem Boukaddous s’est notamment interrogé sur le sort de la lettre envoyée il y a plus de 2 ans par le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) à la présidence de la république et au Premier ministère pour avoir «une liste noire des journalistes» ayant collaboré avec l’ancien régime, sans avoir la moindre réponse de la part des deux parties.

Le directeur du CTLP a condamné aussi la manière d’annoncer la parution du livre, dont la primeur a été donnée à une télévision qui fonctionne en dehors de tout cadre légal et qui est le porte-voix du gouvernement provisoire, ainsi qu’à un journaliste connu par les services rendus à l’ancien régime.

Selon Fahem Boukaddous, il s’agit d’une manipulation politique, qui vise à faire pression sur les journalistes insoumis, à faire du chantage aux médias indociles et à empêcher l’édification d’un corps médiatique sain, transparent et répondant aux normes internationales.

Z. A.