Mohamed Hnid, conseiller principal auprès du président provisoire de la république, s’attaque aux médias et à leur syndicat. La voix de son maître n’aime pas décidément les voix libres.
Invité par Shems FM, Mohamed Hnid s’est déchaîné contre les journalistes qui «ne couvrent pas les activités présidentielles» (quel sacrilège !) et qui, pire encore, «mènent la contre-révolution» (pas moins!). Selon M. Hnid, un grand communicateur devant l’Eternel, «une mafia contrôle aujourd’hui le syndicat des journalistes, dont le seul but, c’est de faire tomber l’Etat légitime et de remettre de nouveau en place les corrompus et les tyrans.» M. Hnid, qui ne semble pas très fan des médias tunisiens (c’est un euphémisme), n’a pu contenir longtemps la haine (et c’est le mot qui convient) qu’il porte aux journalistes tunisiens qui, selon lui, «cherchent, à travers les plateaux de télévision et les ondes de radio, et dans leur couverture des régions, à faire commerce avec les malheurs des citoyens.» M. Hnid aurait aimé voir les citoyens de Sidi Bouzid, de Siliana, de Kasserine et autres Ben Guerdane crier face aux caméras «Vive Marzouki!» et louer les mille et une réalisations du gouvernement légitime. Le problème, c’est que les journalistes ne peuvent pas inventer ce qui n’existe pas, sauf sous les dictatures. Et M. Hnid, à l’instar de son employeur, semble se tromper totalement d’époque. Z. A. |